Frédéric Chopin (1810-1849)
Mazurka en la bémol majeur, op. 50 n° 2
Mazurka en do majeur, op. 56 n° 2
Mazurka en mi mineur, op. 17 n° 2
Mazurka en la bémol majeur, op. 17 n° 3
Mazurka en fa dièse mineur, op. 59 n° 3
Mazurka en sol dièse mineur, op. 33 n° 1
Mazurka en la mineur, op. 68 n° 2
Mazurka en sol mineur, op. 24 n° 1
Mazurka en la mineur, op. 17 n° 4
Mazurka en si bémol mineur, op. 24 n° 4
Mazurka en si bémol majeur, KKIIa/3
Mazurka en si bémol majeur, op. 17 n° 1
Mazurka en do majeur, op. 33 n° 3
Mazurka en la bémol majeur, op. 24 n° 3
Mazurka en mi mineur, op. 41 n° 1
Mazurka en si mineur, op. 30 n° 2
Mazurka en do dièse mineur, op. 50 n° 3
Mazurka en do majeur, op. 24 n° 2
Mazurka en la mineur, KKIIb/5
Mazurka en fa dièse mineur, op. 6 n° 1
Mazurka en la mineur, KKIIb/4
Mazurka en sol majeur, op. 50 n° 1
Mazurka en do mineur, op. 56 n° 3
Mazurka en la bémol majeur, op. 59 n° 2

Pavel Kolesnikov, piano

A vingt-six ans et pour son second disque sous label Hyperion, Pavel Kolesnikov ose un plein album de Mazurkas. Pour un si jeune homme, trouver les chemins des plus secrets opus jamais coulés de la plume de Chopin est un défi, et il le relève avec un inimitable mélange de brio et de nostalgie qui fait mouche. Le propos de son disque tient d’abord par le choix même des mazurkas, et leur ordonnancement : il brise les cahiers, assemble les pièces une à une par rapport de tonalité ou contraste d’humeur, créé son propre paysage lyrique. En quelques minutes d’écoute, je comprends que ses moyens strictement pianistiques sont phénoménaux : son jeu de haute école – il a été l’élève de Sergei Dorensky au Conservatoire de Moscou – se double d’une intuition miraculeuse pour les couleurs et les phrasés. Dans ce piano clair mais plein, tout se voit, même la tendresse : écoutez seulement la sublime Mazurka en la mineur… Détaillée ainsi, avec tant d’art et tant de pudeur, elle devient un poème. Mais lorsque la danse commande, les doigts de Pavel Kolesnikov piaffent, allant jusqu’à imaginer des marches-dansantes qui rappellent parfois l’esprit et l’origine des Polonaises – la section finale de l’Opus 50 n°2 est aussi surprenante qu’inspirée, les talonnades tout en suggestions de l’Opus 56 n°2 montrent le raffinement dans le maniement du clavier. Sans barguigner je place ce nouvel album-joyaux du jeune pianiste russe au côté de celui d’Ido Bar-Shaï, les deux m’accompagneront de concert pour le reste de cet été sinistres, disques consolateurs, portes ouvertes sur les rêves. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)