Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Dettinger Te Deum (arr. de Felix Mendelssohn)

Joseph Haydn (1732-1809)
La tempête (The Storm)

Luigi Cherubini (1760-1842)
Chant sur la mort de Joseph Haydn

Dominique Labelle, soprano
Thomas Cooley, ténor
Colin Ainsworth, ténor
William Berger, basse
Chœur de la NDR
FestspielOrchester Göttingen
Nicolas McGegan, direction

Si original que puisse paraître au premier abord un programme réunissant trois pièces aussi distinctes de caractère, de forme et de proportions, celui-ci révèle très rapidement sa signification et sa légitimité. De l'imposant Haendel dont le triomphal « Dettinger Te Deum » résonna pour la première fois dans la chapelle de St.James Palace en 1743 à l'entreprenant Mendelssohn qui en étoffa l'orchestration pour des concerts berlinois en 1829 (la version de cet enregistrement), les liens privilégiés que plus d'un compositeur allemand noua avec l'Angleterre ne faiblirent pas un instant, l'intense activité déployée par Haydn lors de ses deux séjours à Londres témoignant de la constance de l'intérêt de son public pour des musiciens étrangers. Composée dans ce contexte en 1792, la cantate « The Storm » révèle au même degré que ses dernières messes l’essence symphonique de sa musique vocale dans ses contrastes, sa prodigieuse vitalité rythmique et sa grandeur épique. La seconde relation secrétée par cet enregistrement nous fait quitter l'Angleterre pour la France. Y apprenant en 1805 la nouvelle erronée de la mort de Haydn, Cherubini écrivit une cantate funèbre pour exprimer tout l’émotion consécutive à un événement dont l’annonce précipitée aura au moins eu le mérite de faire naître une œuvre belle et profonde. Si son introduction n'est pas sans rappeler par sa gravité les « 7 dernières Paroles du Christ », le trio pour soprano et ténors semble célébrer l’allant, la grâce et la chaleur communicative de maints ensembles de « La Création ». Convoquant de grandes figures symboliques de la mythologie gréco-latine telles que la Parque au ciseau fatal et Orphée dont Haydn serait l’incarnation moderne, le texte dont on ignore l’auteur (Cherubini ?) vibre d’une éloquence à la mesure de la sincérité de l’éloge. Qualités déterminantes pour l'expressivité, seule à même d'assurer une seconde vie à l'œuvre, la clarté d'élocution et les nuances de respiration des solistes font tendre l’oreille aussi bien aux mots qu’aux notes. (Pascal Edeline)

Avec cet enregistrement, ce sont trois compositeurs fêtés en 2009 qui sont à l’honneur : Haendel, Mendelssohn et Haydn. Le Dettinger Te Deum de Georg Friedrich Händel n’est pas interprêté dans sa version originale, mais dans un arrangement de Felix Mendelssohn Bartholdy. Celui-ci ne s’était pas seulement impliqué dans la renaissance des œuvres de Bach, mais aussi de celles de Georg Friedrich Haendel. À côté de ce Te Deum, on peut entendre une pièce pour chœur méconnue de Joseph Haydn, The Storm, qu’il composa pendant son premier voyage en Angleterre et qu’il arrangea plus tard pour une formation plus importante. Le programme de ce CD est complété par un hommage de Cherubini à Joseph Haydn, qui fut composé en 1805 suite à la fausse annonce de la mort de Haydn mais qui ne fut représenté qu’après la mort d’Haydn. Nicholas McGegan dirige dans cet enregistrement des solistes renommés, le FestspielOrchester Göttingen et le NDR Chor.