 On ne sait rien de la jeunesse et de la formation de Lonati, né vers 1645 à Milan. On le retrouve dès 1665, membre de la chapelle de Naples, comme violoniste et aussi comme chanteur. Il va d’ailleurs participer à de nombreuses productions scéniques, tel le Scipione Affricano de Cavalli donné en 1667, où il chante deux rôles. En 1673 on le retrouve à Rome, dans un opéra de Pasquini, donné lors du carnaval, où sa gibbosité lui permet d’endosser le rôle comique du bossu Vanfrido, sur scène chantant et s’accompagnant au violon. Cet ouvrage a été représenté à l’instigation de la reine Christine de Suède qui réside à Rome, où Lonati est rapidement connu comme « le Bossu de la Reine ». Dans la ville éternelle, le jeune virtuose côtoie des musiciens célèbres, tel Colista (luth), Manelli (violon), Pasquini (clavecin et orgue), Stradella, jeune compositeur brillant (qui devient son ami intime), et un jeune violoniste nommé Corelli… Un séjour de deux ans à la du roi Jacques II (qui laissera des traces dans les sonates en trio d’Henry Purcell), ainsi qu’une saison d’opéras à Venise, sont également documentés. Connu jusqu’à présent pour un recueil de sonates très virtuoses pour violon et continuo, plusieurs fois enregistrées, il est aussi l’auteur d’un oratorio, de dix opéras, et des 10 « Sinfonias » (en fait des sonates en trio) pour deux violons et continuo, qui révèlent un génie mélodique plein de fantaisie qui rappelle le « stylus fantasticus » des austro-tchèques contemporains (Biber, Schmelzer …), beaucoup plus que les œuvres linéaires de Corelli, dont le premier recueil (12 Sonates en trio opus 1) ne paraîtra que dix ans plus tard. Le jeune ensemble exclusivement féminin « Giardino di Delizie » mérite amplement son nom en enregistrant ici une intégrale en première porteuse d’innombrables délices… (Jean-Michel Babin-Goasdoué) Another long-forgotten name takes his place in the huge library of Baroque composers published by Brilliant Classics thanks to spirited advocacy from a lively young Roman early-music group. The Milanese composer, impresario and singer Carlo Ambrogio Lonati (c.1645 – c.1712) made his name farther south, in Naples, as a singer and instrumentalist at the Royal Chapel. Some impression of his appearance may be inferred from the nickname widely bestowed upon him as ‘Il gobbo della regina’ (‘the queen’s hunchback’) during his period of service in the city to the expatriate Queen Christina of Sweden. Working in Rome and Genoa in close partnership with his fellow composer Alessandro Stradella, Lonati left Genoa in a hurry after the unexplained fatal stabbing of his friend in February 1682. Titled as sinfonias on the manuscript, this collection of 10 trio sonatas probably dates from Lonati’s Roman period, which means they were written before 1677, when he left the city. By no means generic in character, each of them searches for a new and personal stylistic identity within the conventions of the form. The first movements vary considerably in form and duration, often highlighting one or other of the instruments in concertante prominence. Lonati’s flair as a performer transfers readily to his writing: this is music of sparkling temperament, highly polished expression and often formidably challenging technique. In his treatise Il trionfo della pratica musicale, Francesco Maria Veracini, one of the great Italian violinists of the 18th century, described Lonati as the ‘foremost light among violinists’. This recording puts the most eloquent case for his claim. Founded in 2014 by the violinist Ewa Anna Augustynowicz, Ensemble Giardino di Delizie is a quartet of early-music experts based in Rome but working internationally, not only with each other but also within groups led by Christophe Coin, Amandine Beyer and other luminaries of modern Baroque performance. This album marks the ensemble’s debut on Brilliant Classics.
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