Quel visage pour le Quintette avec piano ? Maurizio Pollini et les Italiano, dans un enregistrement passé au rang de légende, poussaient l’œuvre à des dimensions quasi philosophiques. Boris Giltburg, de son piano orchestre, et ses amis tchèques, rappellent avec une saisissante intensité, que ce grand Quintette ombrageux, tant aimé de Max Reger dont il s’inspira pour nombre de ses opus, est l’œuvre d’un jeune trentenaire, et lui donnent le ton d’une vaste symphonie héroïque. Admirable d’intensité et de poésie, cette gravure rappelle l’ardeur qu’y mirent jadis George Solchany et le Quatuor Hongrois. J’attendais depuis eux que des interprètes aussi aventureux osent le lamento qui ouvre le fulgurant final dans une telle tension entre chien et loup, quasi mahlérienne : c’est chose faite. La plus grande version de cet opus si complexe ? Je le crois bien. Et il faut entendre comment tout cela est enregistré, les cordes, comme le piano, ce qui rend enfin justice au tout grand artiste qu’est Boris Giltburg (cherchez ses Sonates de Prokofiev, son cycle Beethoven). D’un Quintette l’autre, l’alto de Pavel Nikl se joint au Pavel Haas pour faire chanter la grande sérénade de plein air automnal qu’est le second Quintette à cordes, joyaux de la maturité viennoise de Brahms, transfiguré ici par l’ardeur et la fantaisie des cinq archets. Mais j’y pense, il nous faut l’autre Quintette, et les mêmes les Quatuors, avec et sans piano ! Espérons que ce disque n’est que l’orée d’un voyage Brahms de cet éclairant attelage. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Their recording of the American Quartet and String Quartet No. 13, Op. 106 (Gramophone Award – Recording of the Year), elevated the Pavel Haas Quartet among the finest performers of Antonín Dvorák’s music. This position was subsequently confirmed by a recording of the composer’s quintets, made with the violist Pavel Nikl, a founding member of the ensemble, and the pianist Boris Giltburg, winner of the Queen Elisabeth Competition. The album received the most coveted classical music accolades (Gramophone Chamber Award, BBC Radio 3 Record Review Discs of the Year, Diapason d'Or, etc.). While recording the Dvorák quintets, the logical idea of a Brahms album was born. And now it has come to fruition. Dvorák was encouraged by and ultimately attained global fame owing to the kind support and friendship of his older colleague Brahms, who in his twenties had been just as generously aided by Clara and Robert Schumann. Brahms' relationship with Clara is probably also behind the Piano Quintet in F minor, Op. 34. Originally conceived as a string quintet, in the spring of 1864 Brahms transformed it into a sonata for two pianos, yet Clara voiced her doubts about this version’s sound too. The desired contrast and richness of colour was ultimately achieved by combining the strings and the piano. Clara Schumann performed the piano part at the private premiere of the quintet, which she referred to as having “symphonic” proportions. This aspect is clearly foregrounded on the present Pavel Haas Quartet recording.
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