 Le soleil du dernier été à Bad Ischl (Haute-Autriche) ne se peut regarder en face. Cancer au foie, Brahms a perdu tout ami proche, enterre Clara Schumann. D'où ce luthérien opus 122 pour orgue (1896), onze chorals-préludes à publication posthume (1902), dont six aussitôt transcrits par Busoni (pourquoi alors ne nous en donner que cinq ?). Une lettre du compositeur excluait toute édition, mais il épargna le manuscrit contrairement à bien d'autres. Dans l'ombre projetée de Bach, c'est le cantus firmus de la mort qui plane, mais non sans une certaine lumière personnelle. "Es ist ein' Ros' entsprungen", méditation harmonique de bout en bout à 4 voix, est le seul à n'être pas inspiré par l'auguste cantor. Et ici, la prise de son magnifie bien l'origine organistique de tout l'opus. Plus fréquenté mais guère de la foule mélomane, l'opus 24 rappelle aussi Clara, qui en fut dédicataire pour son anniversaire et le créa l'année même (1861). Avec 25 variations et une fugue exubérante, ce monument reprend, de manière autant orchestrale qu'élégante et équilibrée (en deux fois quatre mesures), l'aria baroque un peu simplet (vous avez dit les Diabelli ?) de la première des trois Leçons pour clavecin destinées par Haendel (avec cinq variations seulement) aux petites princesses, filles du prince de Galles. Enfin, des opus 116 à 119, on ne présente plus les derniers chefs d'œuvre pianistiques crépusculaires, où ces Fantaisies (toujours à Bad Ischl, 1892) se distinguent par leur veine contrastée (rêve et passion). Double pari relevé par cette jeune pianiste allemande, excellente d'avoir été formée par notre chère canadienne, Janina Fialkowska. (Gilles-Daniel Percet) The Variations and Fugue on a theme by Handel op. 24 in B flat major arguably represent, alongside his F minor Sonata op. 5, the most significant piano work by Brahms. Moreover, following the tradition of Johann Sebastian Bach (Goldberg Variations) and Ludwig van Beethoven (Diabelli Variations), they are one of the most significant sets of variations in the keyboard repertoire, showing Brahms at the height of his brilliance. The theme (Aria) is taken from the first suite of the second collection of George Frideric Handel’s Suites de pièces pour le clavecin (1733), HWV 434. This unostentatious, somewhat cantabile, playful theme is followed by 25 variations and a fugue that collectively present what might be described as a compendium of Brahms’s wide-ranging expressive powers. There has been much speculation as to why Johannes Brahms wrote an organ work, the Eleven Chorale Preludes op. 122 (posth.), towards the end of his life. Indeed, the composer’s oeuvre contains very few compositions for organ.
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