 Dans le n° 30 de ce même magazine, je rendais hommage à Antonio Meneses pour sa magnifique interprétation de Piatti (12 caprices op.25 + le caprice sur le thème de la Niobe de Pacini op.22, auxquels s'ajoutaient des pages d'autres compositeurs). C'est un CD entièrement consacré à Piatti, comprenant, outre les Caprices, l'Élégie sur la mort d'A. Rubinstein et la Sérénade qui nous échoit ici. Dans les œuvres de celui que Liszt surnommait le « Paganini du violoncelle » et dont Menuhin disait — plus justement — qu'elles étaient le Nouveau Testament de l'instrument (les suites de Bach constituant l'Ancien), la virtuosité n'est jamais démonstration gratuite. Elle fait profondément sens, et c'est, comme chez Meneses, ce qu'on perçoit ici. Les choix opérés s'avèrent parfois fort différents de ceux du maître brésilien, mais ils ont leur cohérence : le caprice n° 1 est plus farouche, plus appuyé, la différence de tempo plus grande entre la partie rapide du n° 11 et l'introduction qui, à l'instar du n° 2, évoque un choral à 2 voix. Le n° 8 se fait plus affirmé, presque péremptoire. Et c'est dans un esprit tout autre qu'est abordé le n° 4 : léger et dansant chez Meneses, il est ici plus lent, détaché et empreint d'une certaine solennité. Le n° 12 n'a pas l'élégance aristocratique que lui donne Meneses, mais une sorte d'énergie rugueuse. Le caprice sur la Niobe s'irradie, chez Meneses, d'un nimbe d'harmoniques et se révèle plus souple. Il est ici plus franc. Très belle élégie, à l'introduction poignante. Un disque d'une belle ardeur. (Bertrand Abraham)  Caprice, being a virtuoso form, mainly f o r a s o l o instrument, dates back to the 19th century. In these times, instrumentalists used to be also composers – they would create pieces adapted to their possibilities and caprice was the most virtuoso genre among them. It is also the main topic of this CD. The caprices by Alfredo Piatti, recognised by Yehudi Menuhin as the cello’s New Testament, are fraught with difficulties, but there are plenty of beautiful and varied melodies and counterpoints using almost all possibilities of the cello. To Anna Wróbel Piatti is more than virtuosity of the caprices, it is also captivating chamber music of varied atmosphere, interpreted and arranged (Andrzej Wróbel), in a family ensemble, for two and three cellos.
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