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Diapason de juillet 2024 Critique de Jean-Claude Hulot Page n° 89
Format : 2 CD Durée totale : 01:24:01
Enregistrement : 2021 Lieu : Francfort-sur-le-Main Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : Hänssler Classic Référence : HC22008 EAN : 0881488220087 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2023 Date de sortie : 10/05/2023
Genre : Classique
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Bernhard Sekles (1872-1934) 18 mélodies du Shi Jing Song Book, op. 15 23 petites pièces pour piano seul, op. 42
Tehila Nini Goldstein, soprano Jascha Nemtsov, piano
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 Comment ne pas songer dès les premiers Lieder sur des paroles du livre de mélodies de Shi Jing traduites par Friedrich Rückert, aux lieder de jeunesse de Mahler ? L’œuvre du compositeur allemand Bernhard Sekles dont Paul Hindemith, Rudi Stephan et Theodor W. Adorno furent quelques-uns de ses disciples est une belle découverte. Ces lieder datés de 1907 firent partie d’une série de cahiers associant l’écriture postromantique à la quête de timbres exotiques et, en l’occurrence, puisés dans la Chine ancienne. L’imitation très délicate et parfois bien cachée d’instruments ou de l’harmonie chinoise ne détourne pas la pensée profondément allemande de Sekles. Ce sont d’infimes touches qui nourrissent et colorent des poèmes décrivant la vie quotidienne et les aspirations d’une femme que la voix de Tehila Nini Goldstein porte avec émotion. Le piano accompagne magnifiquement un chant sobre, développant ainsi une série de ballades d’allure presque schubertienne, ce qui suscite des contrastes étonnants. Le second disque est consacré à deux cycles pour le piano. Au début des années vingt, Sekles fut directeur de conservatoire. Passionné par le jazz qui arrivait alors en Europe, il tenta de l’introduire dans l’enseignement et de l’utiliser dans sa musique, ce qui fut une raison supplémentaire - il était juif - pour le révoquer lorsque les nazis arrivèrent au pouvoir. Si des éléments rythmiques propres au jazz émergent de la Suite pour piano n° 1, délicatement poétique, les 23 miniatures des Fantasietten dont une seule atteint la minute-et-demi offrent des atmosphères aussi ravissantes que burlesques et stravinskiennes. Soulignons, le jeu raffiné et toujours aussi intelligent de Jascha Nemtsov. (Jean Dandrésy)

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Avis actuels : 2 |
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