Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano en la majeur, op. 2 n° 2
Sonate pour piano en mi majeur, op. 14 n° 1
Sonate pour piano en sol majeur, op. 14 n° 2
Sonate pour piano en si bémol majeur, op. 22
Sonate pour piano en mi bémol majeur, op. 7
Sonate pour piano en do mineur, op. 10 n° 1
Sonate pour piano en fa majeur, op. 10 n° 2
Sonate pour piano en ré majeur, op. 10 n° 3
Sonate pour piano en do mineur, op. 13 "Pathétique"
Sonate pour piano en la bémol majeur, op. 26 "Marche funèbre"
Sonate pour piano en do dièse mineur, op. 27 n° 2 "Au clair de lune"
Sonate pour piano en do majeur, op. 53 "Waldstein"
Sonate pour piano en mi bémol majeur, op. 27 n° 1
Sonate pour piano en ré majeur, op. 28 "Pastoral"
Sonate pour piano en mi bémol majeur, op. 31 n° 3
Sonate pour piano en fa mineur, op. 57 "Appassionata"

Wilhelm Kempff, piano

Choix terrible mais apparemment assumé : regrouper les gravures beethoveniennes que Kempff engrangea pour Grammophon – (pas encore Deutsche) – durant la guerre. Beethoven fut au quarantenaire, revenu de ses années de virtuose par nécessité – il l’enregistra avant, il l’enregistrera après – au sens propre comme au sens figuré, une planche de salut : c’est son Allemagne sécrète et éternelle qu’il y célébrait de son clavier volatil, c’est la même Allemagne qu’il viendra illustrer, paradoxe invité de l’Occupant sous les statues d’Arno Breker au Palais de Chaillot, jouant à quatre mains avec Alfred Cortot devant un parterre d’officiers de l’armée du Reich et un auditoire d’artistes français choisis (les photos existent), leur mettant sous le nez la vraie Allemagne, ce qui fit jaser et lui colla un tant soit peu l’étiquette nazie, mais guère pour les français qui l’Occupation passée et la Guerre gagnée l’accueillirent sans ciller, sachant que son Beethoven était celui de Goethe et qu’il pouvait jouer Fauré comme jamais Cortot ne le fit à ce degré de magie et d’intimité. Donc voila cette somme de guerre, et d’ailleurs vue avec le recul des perspectives historiques, plutôt de résistance, où parait la plus belle sonorité de piano possible que le clavier que Beethoven rêva, la seule qui puisse jamais se comparer à celle que Schnabel, damant le pion à tous, fixa à Londres dans les années trente, exilé déjà, et dans les mêmes termes d’allégement, de vocalité, de fulgurance, une somme incomplète qui vaut bien mieux que toutes les sommes, car l’esprit de Beethoven, le génie personnel (discret et impérieux pourtant) de l’interprète s’y fondent dans un discours absolument naturel et évidemment émouvant, l’air de rien. Les transferts sont « bruts », les surfaces bruissent mais ce piano de magicien est tout entier là, versé dans ses numéros de grande illusion. C’est infiniment précieux, incarné, vivant comme tout ce qui est pleinement histoire devrait l’être et succède chez le même éditeur à un premier coffret regroupant les autres enregistrements beethovéniens de Kempff au temps du 78 tours (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

This important set contains the sixteen Beethoven sonatas that Wilhelm Kempff recorded for Grammophon in Germany between 1940 and 1943. Several are reissued here for the first time since their original release on 78rpm discs and none are currently available elsewhere. The sound is excellent for the period and all reveal the young Kempff at his best, in performances that compliment his later thoughts. The release is the companion of two previous APR releases of early Kempff Beethoven recordings – the late sonatas (APR6018) and piano concertos 1, 3, 4 & 5 (APR6019), both of which received excellent reviews and were amongst APR’s best sellers.