Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Quatuor à cordes en fa majeur, op. 18 n° 1
Quatuor à cordes en sol majeur, op. 18 n° 2
Quatuor à cordes en ré majeur, op. 18 n° 3
Quatuor à cordes en do mineur, op. 18 n° 4
Quatuor à cordes en la majeur, op. 18 n° 5
Quatuor à cordes en si bémo majeur, op. 18 n° 6

Narratio Quartet

Viola de Hoog, violoncelle
Dorothea Vogel, alto
Johannes Leertouwer, violon
Franc Polman, violon

Les quatre musiciens hollandais (Johannes Leertouwer, Franc Polman, Dorothea Vogel et Viola de Hoog) qui composent ce quatuor formé en 2009 ont pour point commun, entre autres, d’avoir collaboré avec des ensembles baroques. Cela explique leur passion pour l’interprétation "historiquement informée" et l’utilisation d’instruments ad hoc, avec les cordes en boyaux. Rubato, vibrato, attaques, dynamiques, phrasés… autant de paramètres vécus à l’aune d’une approche assez rarement proposée de ses six premiers quatuors. L’opus 18 fut dédié au prince Lobkowitz, commanditaire du cycle en 1798 et l’un des plus grands mécènes de Beethoven. Dès ses premiers quatuors, Beethoven choisit d’épuiser la forme déjà traditionnelle comme il l’avait déjà entrepris avec ses propres sonates pour piano. Durant les années 1798 et 1800, les cinq premières pièces font assurément partie de la seconde phase, celle de la synthèse. La légèreté élégante de ces lectures séduit d’emblée. Ruptures abruptes et changements de climat perdent probablement en épaisseur dramatique ce qu’ils gagnent en fluidité du discours. On goûte à une richesse de timbres, à une mobilité qui favorise des dynamiques très fines notamment dans le registre des pianissimi. Cette délicatesse revendiquée par Beethoven notamment dans son Quatuor n° 6 se double aussi d’un humour qui a rarement été aussi bien mis en scène. La clarté, la finesse, la subtilité même des respirations interpellent les auditeurs habitués aux lectures classiques, aussi riches et variées soient elles dans ce répertoire. Un premier volume des plus prometteurs pour la suite probable d’une intégrale. (Jean Dandrésy)

"I have often wondered which of the “great spirits” might provide a new impulse and a different direction for what we call classical music in this early part of the twenty-first century. Narratio Quartet have been immersed in all of Beethoven’s string quartets for over fifteen years now. We experience time and again how Beethoven explored and then overcame the limits of the Classical style and the instrumental difficulties that were prevalent at the start of the nineteenth century. What we hear has been enriched by the passing of two centuries and the gaining of wider experience. Progress indeed, might be your first thought, but perhaps we have also lost something along the way? The ability to feel how groundbreaking and visionary this music was in those days. My colleagues and I feel that using instruments that are comparable to those of the time has helped us enormously in getting somewhat closer to the surprise, the bewilderment and the rapture that the musicians in Schuppanzigh’s quartet must have felt when they first came face to face with the newest and most innovative chamber music of the day". (Viola de Hoog)