Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 1 en ut majeur, op. 21
Symphonie n° 2 en ré majeur, op. 36
Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, op. 55 "Héroïque"
Symphonie n° 4 en si bémol majeur, op. 60
Symphonie n° 5 en do mineur, op. 67 "Du Destin"
Symphonie n° 6 en fa majeur, op. 68 "Pastorale"
Symphonie n° 7 en la majeur, op. 92
Symphonie n° 8 en fa majeur, op. 93
Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125
Missa Solemnis en ré majeur, op. 123

Annette Dasch, soprano
Mihoko Fujimura, mezzo-soprano
Piotr Beczala, ténor
Georg Zeppenfeld, basse
Singverein der Gesselschaft der Musikfreunde Wien
Wiener Philharmoniker
Christian Thielemann, direction
(Symphonies n° 7 et 9)

Elina Garanca, mezzo-soprano
Krassimira Stoyanova, soprano
Michael Schade, ténor
Franz-Josef Selig, basse
Sächsiches Staatskapelle Dresden
Wiener Philharmoniker
Christian Thielemann, direction
(Missa Solemnis)

Quelle belle occasion de remettre les pendules à l‘heure ! En quatre Blu-Ray gorgés de musique et complétés par des entretiens avec le chef, C Major réédite la plus accomplie des intégrales beethovéniennes de ces dernières années avec celle de Rattle à Berlin. Capté entre 2008 et 2010 dans l’admirable salle du Musikverein de Vienne, l’ensemble des neuf symphonies par les viennois et Thielemann est fascinant d’un bout à l’autre. L’osmose entre le chef et un orchestre littéralement subjugué (regardez comme ils sont fascinés par le regard quasiment hypnotique de Thielemann) donne naissance à des interprétations profondément habitées, intenses, aux phrasés souvent bouleversants (écoutez le second thème de Coriolan, c’est à fondre) et qui marient rigueur de la construction, splendeur sonore et intelligence de l’instant. Avec quelques années de recul, cette intégrale apparaît bel et bien comme l’Intégrale beethovénienne majeure de ce début du XXI° siècle et Thielemann comme le plus grand chef allemand actuel aussi impressionnant dans le répertoire symphonique que dans l’opéra. En complément la bouleversante Missa Solemnis données à Dresde en 2010 (la caméra s’attarde sur la figure de Gorbatchev présent dans la salle) en souvenir du bombardement du 24 février 1945 illustre admirablement la phrase célèbre de Beethoven « venue du cœur, puisse-t-elle toucher le cœur ». La minute de silence qui suit cette exécution sans un applaudissement suivant la tradition nous étreint aux larmes. (Richard Wander)

Au début des années 2010, Sony publia une intégrale des Symphonies de Beethoven où Christian Thielemann ne renouait pas avec une tradition furtwänglérienne à laquelle tant l’associe par pur fantasme, mais imposait son propre monde : tempos larges, orchestre creusé, geste impérieux, mais toujours une conduite fluide où l’on peut voir et entendre la puissance organique du langage symphonique beethovénien, l’efflorescence de ses constructions aux ramifications puissantes. Maitre du temps, il laisse s’amplifier les crescendo et les rythmes, impassible, réglant tout dans une lumière aveuglante. Qui faisait ainsi Beethoven chez les grands anciens ? Plutôt Knappertsbuch, dont on néglige trop les enregistrements épars des symphonies de Beethoven qu’il nous aura laissés. Les captations des Symphonies publiées chez Sony sont-elles les même que celles des concerts filmés au Musikverein à la même époque pour C Major ? Comparaison faite certainement non, la nature de la prise de son, bien plus ample et précise, profonde et colorée dans l’exceptionnelle finesse du rendu des Blu-Ray fait entendre les Wiener Philharmoniker dans tous leurs kaléidoscopes de teintes et d’accents alors que la captation de Sony les comprimait. Ici tout respire et le geste large de Thielemann prend son sens, apollinien absolument. Les grandes Symphonie (3, 5, 7, 9) contre toute attente sont sans grandiloquence, d’un lyrisme ardent (et la 7e de bout en bout une splendeur), alors que les symphonies de format plus modeste rayonnent dans un classicisme où Haydn n’est jamais loin, et jusqu’à la Huitième, solaire, où les Viennois se déboutonnent presque. L’édition est somptueuse, l’ajout des conversations entre Joachim Keiser et Thielemann précieux, et en coda, la Missa Solemnis de Dresde ajoute une dimension supplémentaire : l’art de Thielemann est allemand d’abord par sa spiritualité, cela s’entend dans un Benedictus hors du monde, rayonnant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Christian Thielemann´s and Wiener Philharmoniker´s recording of Beethoven 9 had been their first recording in HD of all nine Beethoven symphonies, accompanied by nine hour-long documentaries, one on each symphony, featuring Thielemann andProf. Joachim Kaiser. From insights into Beethoven’s musical thinking to interpretational comparisons, including excerpts from performances by Karajan, Böhm, Bernstein, Järvi etc., to historical perspectives – no aspect of Beethoven’s symphonic oeuvre willremain untreated! “Thielemann´s recordings of the Beethoven symphonies stand head and shoulders above the countless and mostly undistinguishable versions on offer.“ (Die Presse) / “The Vienna Philharmonic literally grew beyond itself that evening in the Konzerthaus.“ (Neue Züricher Zeitung)