Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Sonate pour viole de gambe et clavecin n° 1 en sol majeur, BWV 1027
Sonate pour viole de gambe et clavecin n° 2 en ré majeur, BWV 1028
Sonate pour viole de gambe et clavecin n° 3 en sol mineur, BWV 1029

Hille Perl, viole de gambe basse
Michael Behringer, clavecin

Ces sonates n'ont pas été publiées, à l'origine, en recueil. Toutes relèvent non du modèle « continuo » (accompagnement à réaliser à partir d'une basse chiffrée) mais du modèle « obligato » (accompagnement entièrement écrit par le compositeur). Les deux lignes mélodiques du trio sont confiées, d'une part à la viole, de l'autre à la main droite du claveciniste, la basse incombe à la main gauche de ce dernier. Ces œuvres s'apparentent donc aux sonates BWV 1030 à 1032 pour flûte, et doivent dater des années 1730-1740, période relativement tardive dans la vie de Bach, et où l'usage de la viole de gambe était sur son déclin. L'écriture n'a rien à voir avec le style spécifiquement lié à la viole de gambe française. Deux sonates sont de facture corellienne (4 mouvements), la troisième (3 mouvements) s'apparente à un concerto brandebourgeois. Comme la BWV 1027 a été conçue à l'origine pour deux flûtes et continuo (BWV 1039), on peut penser que les 3 sont des transcriptions pour viole, d'œuvres destinées d'abord à d'autres instruments. Dans la discographie prolifique de ces pages, ce CD n'est pas nouveau : il reprend de façon encore plus scandaleusement « basique » une réalisation de 1998 : seulement 38 minutes de musique, et le livret est carrément supprimé ! Mais l'interprétation tutoie les meilleures. Un modèle d'équilibre, de précision, un choix judicieux des registres sur le clavecin, des tempi idéaux, une lisibilité, un allant, un entrain et une profondeur remarquables. (Bertrand Abraham)