 Las ! Vivre dans l’ombre d’un frère qui fut le juste rival d’Haendel alors au sommet de sa gloire londonienne n’aura pas suffi à assombrir le destin d’Antonio Bononcini. Sa mort à quarante-neuf ans l’aura précipité dans un oubli qu’augmentera le rayonnement de l’œuvre de Giovanni Maria qui lui survivra vingt années. Pourtant Antonio composa d’abondance, et comme son frère d’abord pour les scènes, mais celles de Berlin, de Vienne, un "Tigrane", une "Griselda", un "Endimione" attendent d’être tirés de la poussières des bibliothèques, ce à quoi invitent les trois belles cantates datant de ses années viennoises auprès de Ferdinand III retrouvées par Gunar Letzbor. Le style mêle habilement France et Italie, un gout très sûr des effets, une habileté dans l’écriture vocale, flatteuse, expressive, tout cela se trouve magnifié par Aloïs Mülbacher, qui a gardé dans son contre-ténor lumineux ce chant droit, sans maniérisme, hérité de ses années de maitrise dans les rangs de la manécanterie de Sankt Florian. L’album s’écoute avec un plaisir sans mélange, et fait espérer que cette belle bande reviendra herboriser dans les cantates de cet oublié en attendant des projets plus ambitieux. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Longtemps resté dans l’ombre de son frère Giovanni Batista, Antonio Maria Bononcini (1677-1726) mena une carrière européenne. Ses œuvres furent principalement créées à Berlin, à Vienne et dans sa ville natale de Modène où il termina sa vie. Violoncelliste de formation, il composa une douzaine d’opéras et plusieurs oratorios dont la redécouverte est en cours. Le cycle de trois cantates pour contralto présenté ici fut probablement créé dans le cadre d’une académie où la noblesse partageait tout ce que l’intelligentsia de l’époque produisait de littérature, de musique et de philosophie. Consacrées aux peines amoureuses, ces œuvres s’inscrivent dans un climat relativement langoureux et doux mettant l’accent sur l’expressivité. La prise de son détaillée (bien qu’un peu agressive dans les passages forte) laisse apprécier un dialogue permanent entre la voix, tantôt suave tantôt explosive, du jeune contreténor Alois Mühlbacher issu des Chanteurs de Saint Florian, et une partie de violon assez virtuose. Le discret continuo apporte couleurs et nuances tout en délicatesse. Une jolie découverte de petites pièces enregistrées en première mondiale. (Thierry Jacques Collet)  Under the rule of the enlightened Emperor Joseph I, many composers from the north of Italy took up appointments in Vienna. Antonio Bononcini was one of the most progressive composers of his time. We present here three cantatas by Bononcini from 1706. They were most probably first presented in musical academies. His amorous chamber cantatas captivate through their intimate, timeless beauty. The sensual violins engage in an entertaining competition with the longing, dreamy lines of the alto voice. The cantatas recorded here all concern themselves with the sorrows and longings of love for a distant partner. They seem to have been conceived as a cyclic construction in which each piece exists in relationship to the others. Bononcini was a master of musical rhetoric and achieves a masterly combination of musical figures with poetic phrasing. These sensuous works were most probably performed on the occasion of noble academies. From the turn of the century, musical presentations were often designated as academies. With this new definition, academies were little by little also presented by lesser nobles and later even by the bourgeoisie.

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