 On ne peut pas dire que Lortzing jouisse aujourd’hui d’une grande popularité. Tout au plus connaît-on son « Zar und Zimmermann ». Andreas Tarkmann, l’auteur des transcriptions présentées ici, explique dans l’excellente notice que les causes de cette marginalité étaient déjà en germe dans les difficultés rencontrées par le compositeur de son vivant. Pourtant, Lortzing était un enfant de la balle élevé dans un théâtre lyrique : acteur, chanteur, librettiste et compositeur il avait un sens aigu des ficelles de l’opéra qui se traduisait dans des airs au lyrisme un peu facile et à l’humour plutôt inaccessible aux non germanophones. Rien de mieux que des transcriptions pour harmonie pour s’affranchir de ce dernier obstacle tout en rendant justice à l’aération des textures de l’orchestre de Lortzing : le travail de Tarkmann est remarquable malgré la réduction à dix instrumentistes… mais quels ! Les Stuttgart Winds, qui nous avaient bluffés avec leur Gran Partita chez Tacet, remettent ça avec une verve réjouissante sans pour autant tomber dans la « grosse rigolade » : c’est peu dire qu’ils sont parfaits. La prime, pour moi, aux ouvertures (« Regina » et « Zar und Zimmermann ») pour leur brièveté et leur allure de Weber ou Flotow. Mais qui pourrait résister aux détournements mozartiens du Billardquintett du « Wildschütz », ses effusions et ses caquetages ? Certes, pas de quoi révolutionner l’histoire de la musique… mais de quoi jubiler un petit moment toute honte bue (et pour les souffleurs dont moi, l’envie de les jouer illico). 56 minutes seulement… quel dommage ! (Olivier Eterradossi)  Andreas N. Tarkmann, one of today’s most creative arrangers of instrumental and vocal music, has personal reasons for setting himself the task of producing music for wind ensemble based on operas by Albert Lortzing:»Lortzing’s music was still very popular during my childhood in the 1960s and 1970s and so omnipresent in the opera houses and media that his works accompanied me in my musical development as a self-evident part of the canon of classical music. In them I heard highly appealing, mirthful music that was trim in sound and full of inspired melodies. Four decades later I noticed that his operas were gradually disappearing from the performance programs of German opera houses. Was it really possible that Lortzing’s stage works, which I had cherished as brilliant and witty musical comedies, had become so antiquated and old-fashioned that they had not negotiated the leap into the twenty-first century?« (Andreas N. Tarkmann). The result: wonderful arrangements for winds splendidly demonstrating that Lortzing’s music is of high quality and of an artistic vitality easily holding its own even without text and stage. And, who knows, perhaps in the future we will be lucky enough to hear Lortzing operas as wind ensemble music now and again in the concert hall!

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