 Né en 1915 et décédé à Moscou en 1998, Georgy Sviridov a étudié la musique au conservatoire de Leningrad auprès de Chostakovitch. Enrôlé dans l'armée en 1941, il fut vite démobilisé pour des raisons de santé. Il se consacre alors activement à la composition. Son œuvre comprend majoritairement de la musique symphonique et chorale. D'abord influencé par le style romantique allemand, il s'orientera progressivement vers une musique au caractère russe volontairement affirmé qui le rendra aussitôt populaire dans son pays, sans pour autant s'exporter. On découvre avec ce disque de musique de chambre, une écriture d'une solide polyphonie et mélodiquement très attachante, à la manière d'un Glinka ou d'un Glazounov. Son Trio composé en 1945 et qui obtint le prix Staline, appartient à la tradition du trio élégiaque : celle de Tchaikovski de Rachmaninov ou d'Arenski. Un Allegro de forme sonate, un Scherzo lyrique à souhait, une marche funèbre qui évoque un Chostakovitch assonant, un tendre puis volubile Allegretto marqué « Idyll ». Du Brahms mâtiné de balalaïka. Le Quintette avec piano (1945) eut le même succès à sa création auprès du public et des critiques : « ...Une musique fascinante, inventive, qui allie pathos et lyrisme et qui laissa le public scotché sur sa chaise pendant tout le concert ». Sviridov possède indubitablement le sens du contraste. : thèmes bien marqués dans un Allegro souple et dynamique, atonie du mouvement lent suivi d'un éblouissant final à variations avec épisode fugué. La Romance qui clôt le programme est un arrangement pour trio de la pièce la plus célèbre et jouée du compositeur « Tempête de Neige » d'après Pouchkine qui fit les beaux jours de la radio soviétique. Le jeune trio Bonn, imparable dans l'interprétation du Trio et du Quintette, s'y abandonne dans une débauche de guimauve. Jouissif et une réelle découverte discographique. (Jérôme Angouillant) Georgy Sviridov’s most impressive musical works fea tured the human voice: romances, cantatas, oratorio s, and hymns. His instrumental chamber music is less well- known, but makes up a valuable and essential portio n of his musical legacy. If we divide music into three types according to Boethius, we can affirm that musica humana is well and alive in Sviridov’s musica instrumentalis . The result is actually a new synthesis, equivalen t to what we conventionally call musica mundan?, “universal music”. With that term we certainly do n ot mean World Music – which has resulted from cultural globalization – si nce Sviridov, quite to the contrary, was a down-to- earth, authentic Russian composer. All of this confirms th e time-honoured, well-known truth that the world on ly starts interesting itself for an artist when his art draws its authentic roots from folk culture. Sviridov wrote most of his piano pieces and ins trumental music at a time when he was bringing his unmistakeable individual style and unique artistic approach to full fruition. Today, that style is adm ired as a harmonious blend between Russian folk music traditi ons, “universal music”, and certain progressive 20t h- century ideas (which Sviridov only applied quite se lectively). The period when he wrote the larger por tion of his instrumental output corresponded with a time of gre at historical distress. He finished his studies und er Shostakovich at Leningrad Conservatory in June 1941 , shortly after Hitler invaded the Soviet Union. Du ring the very first days of the war, Sviridov was enrolled i n a military academy. Later on that same year, he w as dismissed from the army due to extreme myopia and transferred to the city of Novosibirsk, where the Leningrad Philharmonic had been evacuated...
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