 La Pologne a récemment initié une redécouverte de son propre patrimoine musical, souvent endormi depuis des siècles dans diverses archives et bibliothèques, grâce entre autres aux maisons de disques Acte Préalable et DUX. La dernière production en date de DUX est consacrée à deux compositeurs polonais de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, avec une messe de Jozef Zeidler et une symphonie en ré majeur d'Antoni Habel. Le catalogue d'enregistrements d'œuvres polonaises de cette époque est encore mince, après ceux réalisés par le pionnier Robert Satanovski à la tête de l'Orchestre de chambre Philharmonique de Poznan, dès la fin des années 60, avec des symphonies de Bazyli Bohdanowicz, Jakub Golabek, Antoni Haczewski ou encore Jan Wanski. Les données biographiques extrêmement lacunaires pour les deux compositeurs nous apprennent que Zeidler, arrivé en 1775 au monastère fondé en 1668 par la congrégation de l'Oratoire près de la ville de Gostyn, y a composé une œuvre abondante de musique sacrée, dont est extraite la messe en ré majeur présentée ici en première mondiale. Cette œuvre fraîche, à l'effectif réduit (chœur à 4 voix, solistes SATB, 2 violons, 2 trompettes et orgue), rappelle l'atmosphère des messes de jeunesse de Mozart, les deux trompettes fonctionnent ici comme des cors, et l'orgue assure quelques solos en plus de la basse continue. La symphonie d'Habel, sûrement une œuvre de jeunesse, rappelle quant à elle le style des symphonies de Michael Haydn, tant dans l'inspiration mélodique que dans la structure de l'andante à variations du deuxième mouvement, avec solos de violon puis d'alto, le menuet étant paradoxalement le mouvement qui sonne le plus « moderne », dans cette œuvre non datée mais sûrement antérieure à l'arrivée du compositeur à Gniezno, en 1794, comme premier violon et chef d'orchestre de la chapelle de la Cathédrale. Solistes, chœur, orchestre et chef sont excellents. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  The recorded on the CD Missa ex D by Józef Zeidler (approx. 1744-1806) was written for four vocal voices (SATB) and instruments – two violins, two trumpets, and organs. Zeidler displays in it a very solid compositional workshop, which abounds in a variety of employed means. The Gniezno music collection includes two compositions by Antoni Habel (1760-1831), including one symphony. Symphonia [D] was written for two violins, viola, two flutes, two horns, and basso. In the then Commonwealth, the main role in popularising the symphonies was played by church centres and ensembles operating within them. They served as setting of church service. It was therefore a type of a local church symphony, which, however, drew on European standards. Habel’s Symphony is an example of this. The Musica Sacromontana festival serves the continuation of the intentions of the Oratory of Saint Philip Neri, who wanted to evangelise through the broadly understood propagation of culture. It is thanks to their efforts that already in the 17th century an outstanding ensemble was created there, which resulted in the greatest composers coming to Gostyn.

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