 Bien que né à Mohylov Podolski en Pologne, Maliszewski émigra très jeune avec sa famille vers le Caucase. Son père étant décédé alors qu’il n’avait que 6 ans, sa mère, pianiste de talent, se mit à donner des leçons privées pour faire vivre sa famille, et initia le jeune Witold à la musique classique. C’est au lycée de Tbilissi (Géorgie) que le jeune musicien s’initia au violon, participant également aux activités de l’orchestre scolaire en tant que pianiste. C’est dans la même ville qu’il intégra en 1889 l’Académie de la Société de Musique, sous la férule d’Ipolitow-Ivanov, qui devait plus tard devenir directeur du Conservatoire de Moscou, et avec qui il assimila la théorie musicale. De 1891 à 1897 il fut étudiant à Saint Pétersbourg, à l’Académie militaire de Médecine, d’où il sortit diplômé. Mais l’appel de la musique était trop fort, et il se perfectionna en théorie avant d’intégrer la classe de composition de Rimski-Korsakov, produisant au bout de 5 années d’études sa Symphonie n° 1 Opus 8 en sol mineur. L’accueil de la critique et du public fut enthousiaste. Maliszewski ne négligea pas pour autant la musique de chambre, écrivant à partir de 1903 une sonate pour violon, un quintette à cordes (à deux violoncelles), et trois quatuors à cordes. Ce sont les numéros 1 et 3 qu’interprètent ici avec panache et finesse les jeunes membres polonais du Four String Quartet, dans ce deuxième volume qu’ils consacrent au compositeur chez Acte Préalable. On ne s’étonnera pas de retrouver des échos marqués de Tchaikovski dans le premier (surtout les quatuors mais aussi le sextuor "Souvenir de Florence" du maître russe), qui reçut le Premier Prix de la Société de Musique de Chambre de Saint-Pétersbourg en 1903. Le troisième et dernier, publié par Belaïeff en 1914, présente une facette beaucoup plus originale, débutant avec un long mouvement où se juxtaposent des variations graves, sereines ou franchement espiègles, avant un mouvement lent au caractère de chanson russe triste, et un finale ensoleillé qui ne craint pas de s’aventurer dans des dissonances hardies. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  Witold Maliszewski was born Mohylow Podolski, which lies on the River Dniestr. Education in the philological gymnasium in Tbilisi opened up new possibilities before him. It was here that he began to play the violin and (also) to actively participate in the school orchestra, where he performed as a violinist and pianist. He became a student of the Imperial Academy of Music Society in Tbilisi in 1889, where he developed his skills under the direction of Mikhail Ipolitow-Ivanov. From 1891 he stayed in St. Petersburg and studied at the Military Medical Academy, from which he earned his PhD. But aspirations of becoming a musician outweighed the advantages of career in medicine. A year after graduating from the Academy of Medicine, he undertook preparatory studies in composition in order to learn the tutelage of Nikolai Rimsky-Korsakov at the St. Petersburg Conservatory.
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