William Grant Still (1895-1978)
Rising Tide
Songs of Separation
Arkansas
All that I am
Here's One
Sinner, Please Don't Let This Harvest Pass
From the Hearts of Women
Mississippi
Citadel
Weeping Angel (Grief)
A Piano Collection
My Brother American
Up There
Bayou Home
Song for the Valiant
Song for the Lonely
The Breath of a Rose
Plain-Chant for America

Yajie Zhang, mezzo-soprano
Gabriel Rollinson, baryton
Hartmut Höll, piano

Compositeur prolifique dans des genres aussi variés que l’opéra, la musique symphonique, de chambre, pour ballets, cinéma, instrumentiste, arrangeur, producteur de disques, chef d’orchestre, William Grant Still fait partie de ces personnalités musicales afro-américaines d’importance que l’histoire de la musique des États-Unis néglige encore trop souvent. Pourtant c’est tout l’art musical américain qui s’exprime à travers son œuvre associant avec finesse la tradition occidentale et afro-américaine. Cet album nous fait apprécier de courtes pièces pour voix (soprano ou baryton) et piano isolées ou en cycles ainsi que trois pièces pour piano seul. Après un chant victorieux en guise d’introduction au programme, le cycle “Songs of Separation” (1949) est constitué de textes d’auteurs noirs dans la mouvance de la “Harlem Renaissance”. Ces pièces n’ont rien à envier aux qualités esthétiques des Mélodies et autres Lieder européens. Sa femme Verna Arvey écrivit plusieurs des textes de ses mélodies évoquant la culture américaine, ses paysages, son romantisme et sa piété comme dans les titres “'Arkansas”, “Mississippi”, “All that I am” ou “Bayou Home”. C’est aussi à elle que l’on doit les textes du cycle “From the Hearts of Women” (1959) ; quatre pièces à la musicalité remarquable évoquant différentes périodes de la vie des femmes. La soprano Yajie Zhang y déploie des merveilles de délicatesse et d’expressivité. Entre deux arrangements de spirituals et des pièces sur des textes de différents poètes américains contemporains, entre accents populaires et musique savante, s’insèrent trois pièces pour piano allant des harmonies tendres et mélancoliques du “Prélude”, des rythmes dansants et jazzy de la courte “Dance of the Porteuses” à l’arrangement doucereux de “Swanee River”. Pour finir, la pièce la plus longue du programme, “Plain-Chant for America” (1941), est un chant épique à la gloire de la démocratie américaine qui vient d’entrer en guerre. Cet ensemble de pièces témoigne de la diversité et de la qualité de l’inspiration du compositeur. Les mélomanes seront séduits par le lyrisme raffiné des œuvres comme des interprètes. (Laurent Mineau)

William Grant Still (1895-1978) from Little Rock was a pioneer in many ways. He was the first African American to successfully depart from the generally acceptable genres of jazz and pop. He lived to see a symphonic work and an opera of his performed, he conducted the Los Angeles Philharmonic and directed an important Southern orchestra. The respect that he acquired is reflected in two Guggenheim fellowships and five honorary doctorates, as well as a growing number of top-quality recordings of his works. This album is dedicated to the composer's impressive art songs. Two dozen works, including simple spirituals, expansive, declamatory and captivating scenes, touching miniatures and provocative challenges paint a portrait of a self-assured man asserting his musical authority.