Willem de Fesch (1687-1761)
Joseph, oratorio en 3 actes

Claron McFadden, soprano (Joseph)
Roberta Alexander, soprano (Femme de Potiphar)
Susanna Moncayo von Hase, alto (Reuben)
Nico van der Meel, ténor (Potiphar)
Hans Vonk, ténor (Simeon)
Jasper Schweppe, baryton (Gaoler)
Susanna ten Wolde, soprano (Benjamin, l'étranger)
Tom Sol, basse (Jacob, le général)
Nationaal Kinderkoor
Wilma ten Wolde, direction
Viri Cantores
Frank Hemeleers, direction
Musica ad Rhenum
Jed Wentz, direction

Le succès rencontré par le premier oratorio anglais de Haendel (Esther) suscita à Londres une foule de vocations. Parmi ces épigones figure Willem de Fesch, liégeois né en Hollande et parvenu à Londres après un emploi à Anvers. On ne peut nier son opportunisme, sa Judith suivant de peu Esther, et son Joseph arrivant 10 jours après la première reprise de celui de Haendel ! Épigone mais pas plagiaire, car sa manière est fort différente de celle du maître : beaucoup moins majestueuse, plus humaine et apparentée à l’opéra… avec en particulier un texte qui n’emprunte pas aux sources bibliques mais imite la poésie ou le théâtre élisabéthains, et qui vit plus qu’il ne moralise. Redécouvert en 1980, l’oratorio n’a pas eu les faveurs du disque jusqu’à celui-ci (qui n’est pas une première, contrairement à ce qu’affirme la notice, mais la réédition du coffret NM Classics de 2001). Au passage, on a perdu le texte du livret (à télécharger sur le site de l’éditeur) ce qui est un absolu contresens éditorial : à la fois pour des raisons d’acoustique trop réverbérée et de prononciations exotiques on ne comprend pas grand-chose de ce texte qualifié par le compositeur de « totalement nouveau ». Par contre la caractérisation des personnages (tout spécialement Joseph) est très intéressante, fruit d’une réflexion sur l’adéquation voix/caractère de chacun. Peu sollicités, les choristes sont remarquables quoique captés avec une certaine compacité. Le triomphateur est un orchestre vif et articulé, habitué de la musique instrumentale du compositeur… Reste à savoir si le choix de renforcer certaines parties de cordes par des vents colla parte, et de compléter des parties de cuivres et timbales, rencontrera l’adhésion de tous les auditeurs. Un disque presque exceptionnel, mais qui pâtit trop des prestations des solistes. (Olivier Eterradossi)

Long unavailable, the only recording of a colourful oratorio by a leading Dutch composer of the 18th century. Born in Alkmaar, De Fesch was a virtuoso violinist and composer who held several posts in his homeland and had a number of publications to his credit before going to London in 1731. There he became the leader of Handel's orchestra as well as composing for both the stage and the concert hall. Dating from 1744-5, Joseph was first performed at the forerunner to the Royal Opera House in Covent Garden, but the score fell from circulation and was presumed lost until its rediscovery in 1980. A few revival performances followed before this beautifully prepared, period-instrument recording was made in 2000. Joseph is not a Handelian oratorio with a hero or heroine like Samson or Esther: the theme is envy and the forgiveness found through faith in God. The concision and compactness in De Fesch's concertos is also in evidence throughout Joseph. The piece ‘was purposefully crafted in a lighter style,’ according to its conductor, the flautist and founder of Musica ad Rhenum, Jed Wentz. ‘It is pure opera seria and not really a Handelian oratorio. It has an excellent, compact libretto, charming, virtuoso arias, and a minimum of choruses.’ De Fesch’s lively and experienced sense of theatre is conveyed by this recording, made with a distinguished cast of mostly Dutch-based early music singers.