 Tout ce que Weber aura écrit pour la clarinette ? Sharon Kam nous en prive, ne délivrant qu’une interprétation du Premier Concerto, et laquelle ! Sonorité large, avec des teinte cor de basset, phrasés à la parade, de l’ardeur pour trois vraies scènes d’opéra que Gregor Bühl anime avec brio. Quatorze ans plus tard le Concerto de Kurpinski n’est écrit que pour briller, un peu militaire d’allant, Sharon Kam n’en fait qu’une bouchée, c’est un peu le divertissement de l’album avant que ne paraisse l’autre merveille du disque. Le Premier Concerto de Crussel, écrit la même année que le Deuxième Concerto de Weber (1811), avec ses envols mozartiens, ses grands développements d’orchestre qui le tirent vers le genre hybride de la symphonie concertante, emporté par le souffle héroïque de Sharon Kam, devient une œuvre majeure, dont les foucades, les inventions poétiques (écoutez le bref Adagio), la fantaisie trouvent enfin une lecture à sa mesure. Et si demain elle nous enregistrait les deux autres, avec le Premier de Weber... (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Ces trois œuvres composées entre 1811 et 1823 témoignent de l’engouement extraordinaire pour la clarinette au début du 19e siècle. Grâce à l’évolution de la facture instrumentale, les compositeurs mirent en valeur un instrument qui appartenait, jusqu’à cette époque, aux pupitres de l’orchestre. A la suite de Mozart, fasciné à la fin de sa vie par la clarinette, les trois compositeurs livrent des partitions qui repoussent les limites de l’instrument en termes d’expressivité et de virtuosité. La belle souplesse de l’Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne accompagne l’étonnante prestation de Sharon Kam. Elle possède le sens du théâtre, de la mise en scène des couleurs, dominant les sauts d’octaves les plus périlleux. La très belle sonorité de sa clarinette s’adapte au tempérament lyrique et italien du mouvement lent du concerto de Weber. La variété des timbres, la finesse des attaques dans le finale sont étourdissantes. Figure emblématique et un peu négligée de la musique polonaise, Kurpinski composa une vingtaine d’opéras, fut ami de Chopin et travailla à Paris. La longue introduction de son concerto en un mouvement évoque, en effet, les atmosphères sonores de son compatriote. Plus encore que chez Weber, l’esprit du théâtre y est omniprésent. Sharon Kam enivre par la vélocité de son jeu, la richesse des couleurs qu’elle obtient d’une œuvre remarquable pour la partie soliste, mais assez peu personnelle pour ce qui concerne l’écriture orchestrale. Le suédois Crusell vécut également à Paris. Son œuvre de style plus germanique – assez proche de celle de Weber – réserve de superbes mélodies, notamment dans l’emprunt d’un air d’"Orphée et Eurydice" de Gluck. Une fois encore, Sharon Kam et l’orchestre dirigé par Gregor Bühl sont impeccables. (Jean Dandrésy)  Sharon Kam, one of the world’s leading clarinetists, continues her collaboration with ORFEO with a new album featuring romantic clarinet concertos by three composers. “After 20 years of recording the Weber concerto with Kurt Masur, I see and feel this piece very differently. I now try to play it more lightly, more ‘Rossini-like’, than the heavier romantic approach I previously adopted”, she explains. Together with Bernhard Henrik Crusell’s concerto (composed in the same year - 1811 - as Weber’s) and that by the Polish composer Karol Kurpinski, (which still remains unknown), this album is a diverse survey of early Romantic-era clarinet concertos.
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