Richard Wagner (1813-1883)
Parsifal, opéra en 3 actes

Simon O'Neill
Angela Denoke
René Pape
Gerald Finley
Willard W. White
Robert Lloyd
Chœur et Orchestre du Royal Opera House
Antonio Pappano, direction
Stephen Langridge, mise en scène

D’abord, ce qui était prévisible, et justifie à soi seul l’acquisition du DVD : la rondeur et la chaleur du timbre, l’autorité de la projection, cette capacité de donner à chaque mot son juste poids, sa juste nuance inscrivent le Gurnemanz de René Pape au sommet de la discographie. Que le chant démoniaque de Willard White conserve la noblesse de l’ancien chevalier du Graal, on s’y attendait. Que Gerald Finley phrase les souffrances d’Amfortas avec la sobriété d’un Liedersänger, on s’en doutait également. On avait hâte de découvrir la Kundry d’Angela Denoke. Entre sensualité débridée et élan mystique toute l’ambivalence du personnage est là, même si les ressources de timbre ne sont pas toujours à la hauteur de l’intelligence interprétative. Deux réelles déceptions : Simon O’Neil, qui n’a du chaste fol, ni le physique, ni la vocalité, et la mise en scène, esthétiquement réussie, mais à la grammaire plutôt banale, et qui insiste grossièrement sur les connotations sexuelles du livret. Reste la sonorité splendide de l’orchestre et des chœurs transcendés par un Pappano à la hauteur des enjeux. Alors pour lui, pour les clés de fa, mais tout de même, un Parsifal sans Parsifal… (Olivier Gutierrez)