Richard Wagner (1813-1883)
Lohengrin, opéra en 3 actes

Georg Zeppenfeld, basse (Henri l'Oiseleur)
David Butt Philip, ténor (Lohengrin)
Malin Byström, soprano (Elsa von Brabant)
Martin Gantner, baryton (Friedrich von Telramund)
Anja Kampe, soprano (Ortrud)
Attila Mokus, baryton (Le héraut d’armes du Roi)
Chor und Orchester der Wiener Staatsoper
Christian Thielemann, direction
Jossi Wieler, mise en scène
Sergio Morabito, mise en scène

C’est laid, mais que c’est laid ! MM. Wieler et Morabito auront donc eu besoin de s’y mettre à deux pour produire quelque chose d’aussi laid. Un décor minimaliste, une transposition à l’époque de la Première Guerre Mondiale, qui n’apporte rien de signifiant à l’œuvre, certes les excès du Regie Theater semblent désormais derrière nous, mais on n’en regrette pas moins la splendeur des mises en scène d’Otto Schenk qui firent les grandes heures de la Haus am Ring. Bien sûr, l’équipe B des Wiener Philharmoniker est en fosse, et nous régale de ses ensorcelantes sonorités, bien sûr il y a la somptuosité des Chœurs Maison, mais la distribution réunie ici est elle digne d’un tel écrin ? On retrouve avec plaisir Zeppenfeld, sa tenue… royale, et son inépuisable legato, mais ce couple Ortrud – Telramund bien trop léger d’étoffe pour être réellement effrayant ? Cette Elsa prosaïque ? Ce Lohengrin au timbre banal, qui s’époumone dans un emploi trop grand pour lui ? Les lenteurs, pas toujours habitées, d’un Thielemann dont c’est un peu la marque de fabrique, n’aident certes pas Butt Philip à affronter son récit du Graal et son Mein Lieber Schwan. Wagner exhortait ses successeurs à « faire du neuf ». Il n’est donc pas interdit, mais recommandé d’expérimenter, mais de là à documenter cette production, alors que la vidéographie de l’œuvre, pour ne pas parler de sa discographie, est déjà si fournie en références ? (Olivier Gutierrez)

The Wiener Staatsoper presents a Wagner classic staged by duo Jossi Wieler and Sergio Morabito, who showcase Lohengrin as a crime thriller with a twist. At the podium is Christian Thielemann, who more than proves his reputation as the Wagner-expert par excellence. On stage, David Butt Philip as the titular Lohengrin is a “heldentenor with radiance and stamina” (Kleine Zeitung), while Malin Byström portrays an Elsa who might not be as innocent as the libretto suggests and convinces with “dramatic furore” (Der Standard). Anja Kampe sings her Ortrud “beautifully, yet so expressively, with such diction” (Kurier) and Martin Gantner’s Telramund is “flawless in its precision” (News). / “When it comes to Wagner, Christian Thielemann really is in a class of his own” (Der Standard) / “The choirs were a force to be reckoned with, and the orchestra proved its outstanding quality in harmony with the great Wagnerian Thielemann” (Salzburger Nachrichten)