Antonio Vivaldi (1678-1741)
Les Quatre Saisons, op. 8 (arr. pour violon seul)

Giuseppe Tartini (1692-1770)
Sonate en sol mineur "Les Trilles du Diable" (arr. pour violon seul)

Mauro Tortorelli, violon

Le violoniste italien Mauro Tortorelli s'est lancé le défi de transposer Les Quatre Saisons pour violon seul. Il s'agit là d'une réduction des quatre concertos pour l'instrument pour lequel elle était destinée. La gageure : concentrer les lignes du contrepoint, le timbres des cordes, les contrastes de l'orchestre pour les quatre cordes de son instrument, un très beau Giovanni Florentio Guidantus (1730) qui possède une belle projection et des timbres raffinés. La technique instrumentale du maestro emprunte beaucoup à Paganini (les double trilles et les pizz à la main gauche), à Bartók (une certaine âpreté) et surtout à Henryk Szeryng dont il apprit par son élève Georg Monch le maniement de l'archet. Non spécialisé dans le baroque, Tortorelli s'est référé à l'édition de Malipiero. Si pour le mélomane lambda, l'écoute s'avère assez longuette et n'ajoute pas grand-chose au tube de Vivaldi malgré quelques moments forts (L'automne), on peut en revanche s'intéresser à la technique violonistique pure, indépendamment du discours musical et y déceler çà et là des solutions d'interprétation et des alternatives pertinentes. Admirer également le travail du violoniste et respecter la légitimé du propos. Pour ce qui est de la Sonate "Il Trillo del diavolo" de Tartini, autre tube ajouté au programme, Tortorelli se montre plus souple et spontané, inventif même, puisqu'il y insert sa propre cadence. Son violon montre alors sa véritable dimension, brillante et charismatique. La différence entre le travail et l'appropriation. (Jérôme Angouillant)

The Four Seasons as you’ve never heard them before, stripped back to their pure essence as an exhibition of the art of violin playing. Both of these Baroque masterpieces have proved themselves perenially adaptable to any number of arrangements, for ensembles from string quartet to wind ensemble. However, Mauro Tortorelli has devised the genuinely novel concept of arranging them for solo violin. This entails playing not only the elaborate solo parts but filling in as much of the accompaniment – string orchestra in Vivaldi’s case, basso continuo for the ‘Devil’s Trill’ – as can be fitted on the four strings of a violin. Tortorelli’s arrangement make good scholarly sense in its concentration on the ‘art of the violin’ which stimulated so much composition for the instrument in 18th- century Italy. However, his performance, vibrant and imaginatively registered, makes vivid musical theatre on its own terms. The effect could be compared to a professional-standard busker, playing with familiar texts and bringing an improvisational fantasy to them. Long established as one of Italy’s most distinguished teachers as well as performers, Mauro Tortorelli is presently professor of violin at the Gesualdo conservatoire in Potenza as well as an active chamber musician. He has assembled a critically acclaimed discography on Brilliant Classics, including albums of Saint-Saëns (94848), Milhaud (95449), Ševcík (96213), Scalero (96160) and Castelnuovo-Tedesco (96007).