 Né viennois, d’ascendance slovène, élève de Clemens Kraus et de Josef Marx, Victor Urbancic aurait compté parmi les compositeurs autrichiens de sa génération, si les nazis ne l’avaient contraint à s’exiler : sa femme était de religion israélite. Direction l’Islande où un ami le fit engager au Festival d’Alpingi. Il restera sa vie durant à Reykjavik, enseignant au Conservatoire, dirigeant beaucoup à la radio (la plupart des archives de ses concerts ont hélas été effacées), laissant près de quatre-vingt opus avant sa mort prématurée, dont une brassée de lieder admirables, d’un post romantisme dorée qui font plus d’une fois songer au lyrisme de Josef Marx, opus splendides dont je ne m’explique pas le peu d’intérêt qu’elles ont jusqu’alors suscitées, que ce soit en Islande ou en Autriche. L’écriture en est aussi savante que sensible pour la voix comme pour le piano, Marina Colda et Julia Tinhof en saisissent la poésie une peu décadente, la fantaisie étrange où passe le souvenir d’Hugo Wolf, la lyrique capiteuse qui fait fleurir la voix aux aigus, pages merveilleuses qui semblent venues de ce monde perdu si justement décrit par Stefan Zweig. Album plus qu’utile, et qui laisse espérer que Gramola poursuivra dans la divulgation de cet art enfin tiré de l’oubli. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Compositeur, chef d'orchestre, pianiste et musicologue autrichien, Victor Urbancic dont l’épouse était juive fuira le régime nazi en 1938 pour s’installer en Islande où il y deviendra une figure majeure de la vie musicale faisant jouer la Passion selon saint Jean de Bach en islandais en 1943 et le premier opéra jamais monté dans l’île – Rigoletto – en 1951. Dans un séduisant album, Marina Colda et Julia Tinhof nous font découvrir vingt-trois chants d’écriture post-romantique teintée de modernisme composés alors qu’Urbancic résidait encore en Autriche. On est séduit dès la première audition par ces œuvres présentées dans l’ordre chronologique et regroupées sous le titre prémonitoire Vorahnung (Pressentiment) emprunté à un poème d’Eduard Mörike. Du premier chant papillonnant composé à 15 ans au cycle Elisabeth, sur des textes de Hermann Hesse de 1936, nous découvrons les différentes facettes d’une œuvre d’une grande virtuosité dont certaines pages atteignent une dimension opératique. On ne peut que remercier les deux artistes autrichiennes de nous faire découvrir, et de quelle manière, ce compositeur injustement oublié (Gérard Martin) Born in Vienna in 1903, Victor Urbancic held a variety of positions in German and Austrian musical life, including Kapellmeister at the Stadttheater Mainz, professor of music theory, piano and accompaniment and deputy director at the Graz Conservatory, as well as lecturer in musicology at the University of Graz before he was forced into exile in 1938 by the Nazi regime (since his wife Melitta Grünbaum was Jewish). After unsuccessful attempts to get a job in Switzerland or the USA, Urbancic decided – made possible by a fellow student – to flee to Iceland, where he worked at the Reykjavík Music School within a very short time, and over the years became a key figure in the Icelandic music scene while teaching at what then became the Reykjavík Conservatory. The Austrian soprano Marina Colda, together with Julia Tinhof, piano, presents songs by Victor Urbancic on this album by the title “Vorahnung” (Foreshadowing). The title is borrowed from the eponymous song from 1920 to the sombre lyrics by Edward Mörike, which against the background of Urbancic’s life story seems like an actual premonition of his fate. The vast majority of these songs were created in the time before his exile, as he was confronted with an extremely demanding workload in Iceland, and adhere to a somewhat late Romanticistic style of composing.
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