Giuseppe Verdi (1913-1901)
Rigoletto, opéra en 3 actes et 4 tableaux

Carlos Alvarez, baryton (Rigoletto)
Liparit Avetisyan, ténor (Le Duc de Mantoue)
Lisette Oropesa, soprano (Gilda)
Ramona Zaharia, mezzo-soprano (Maddalena)
Brindley Sherratt, basse (Sparafucile)
Ksenia Nikolaieva, mezzo-soprano (Giovanna)
Egor Zhuraviskiy, basse (Borsa)
Dominic Sedgwick, baryton (Marullo)
Eric Greene, baryton (Monterone)
Royal Opera Chorus
William Spaulding, direction
Orchestra of the Royal Opera House
Antonio Pappano, direction
Oliver Mears, mise en scène

Et si finalement la mise en scène lyrique ne devait être que cela ? Une direction d’acteur au cordeau, exposant autant la psychologie des personnages que les nœuds de l’intrigue, des costumes et des décors respectant l’ancrage temporel de l’ouvrage, celui de son substrat historique ou de la période de la création de l’œuvre, une distribution respectant vocalement et physiquement les personnages. Pour sa première mise en scène à Covent Garden, Oliver Mears mérite tous les lauriers, rendant justice au génie dramatique de Verdi jusqu’à faire les actions parallèles du dernier tableau de l’acte III parfaitement lisibles, tour de force qui fait pénétrer le spectateur dans les deux mondes qu’expose le drame, la palais du Duc, le logis de Rigoletto, la morgue des puissants, l’humanité des humbles. Spectacle parfait, et la distribution ? Petit bémol pour Rigoletto, dont Carlos Alvarez à toujours la stature dramatique, la composition étreignante, mais plus absolument la voix, le vibrato troublant son timbre plus idéalement aussi noir qu’auparavant, mais cela s’entend, et se voit : quelle composition. Face à lui le spadassin de Brindley Sherrat, la Giovanna de Ksenia Nikolaieva sont des luxes, le peuple des courtisans individualisés faisant assaut de virtuosité, un atout majeur. Deux merveilles, le Duc de Lipart Avetisyan, aigus à la volée, timbre à la Pavarotti, phrasés supra élégant, pas mieux depuis Carlo Bergonzi, et ce miracle de pur bel canto qu’est la Gilda de Lisette Oropesa, rejoignant Callas et Gencer, fabuleuse aussi par ses talents de tragédienne. Ah, ce "Caro nome" ! Sur tout cela Antonio Pappano distille un orchestre sombre, empli de menaces, faisant de Rigoletto ce qu’il est au fond : l’un des drames les plus sinistres qui ait jamais coulé de la plume de l’auteur de "Falstaff". (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Rigoletto is the sharp-tongued jester to the serial womaniser, the Duke of Mantua. But when the Duke turns his seductive ways towards Rigoletto’s daughter, Gilda, the jester learns that he is powerless to protect her. What follows is an epic tale of deceit, revenge and, above all, love. Director Oliver Mears makes his Royal Opera debut with his ‘thrilling new production’, which frames Verdi’s masterpiece as a modern morality play, pitting power against innocence in a decadent world of corruption and social decay. Antonio Pappano conducts an outstanding cast that includes an ‘utterly compelling’ Carlos Álvarez in the title role, Lisette Oropesa as ‘a matchless Gilda’ and tenor Liparit Avetisyan as the Duke of Mantua.