Georg Philipp Telemann (1681-1767)
"Der Tod Jesu", oratorio de la Passion, TWV 5 n° 6

Dorothe Mields, soprano
Britta Schwarz, alto
Jan Kobow, ténor
Klaus Mertens, basse
Madgeburger Kammerchor
Lothar Henning, direction
Telemann-Kammerorchester Michaelstein
Ludger Rémy, direction

Alors qu’il allait atteindre sa soixante-quizième année, la verve créatrice de Telemann, loin de s’affaiblir, connut un regain de vigueur et d’inventivité, stimulée entre autres par les textes d’un jeune auteur de deux générations sont cadet, Karl Wilhelm Ramler (1725-1798), dont les poésies lui inspirèrent plusieurs chefs d’œuvre tardifs. Parmi ceux-ci, La Mort de Jésus ne démérite pas, portée ici par des solistes, un chœur, un orchestre et un chef inspirés au suprême degré. On retrouve ici les mélodies toniques et pimpantes (malgré la gravité du sujet) auxquelles Telemann nous a accoutumés, le goût de la modernité innovante (instruments concertants dès l’ouverture, quasiment aucun récitatif au cours de l’œuvre), la musicalité franche et sereine d’un maître au sommet de son art, servie par des interprètes d’exception. Une œuvre qui ne déparerait nullement parmi les Passions de Jean-Sébastien Bach, ami de Telemann, produite à un âge que Bach n’atteignit jamais, et qu’on peut considérer comme un prolongement et un hommage à l’art suprême du génial disparu… (Jean-Michel Babin-Goasdoué)