Richard Strauss (1864-1949)
Cinq poèmes pour voix et piano d'après Friedrich Rückert, op. 46
Cinq Lieder, op. 47
Trois Lieder, op. 29
Extraits de "Quatre Lieder", op. 27
Extraits de "Huit poèmes", op. 10

Thomas Laske, baryton
Verena Louis, piano

Les barytons craignent les lieder de Richard Strauss, pas Thomas Laske qui semble indifférent aux modèles laissés par Hans Hotter ou Dietrich Fischer-Dieskau. Il aura sa propre lyrique pour "Traum durch die Dämmerung", et le souffle, le mystère dans le sfumato de la voix pour le magnifique "Nacht", l’aigu aussi. Baryton clair, qui par le fini des mots me fait penser au regretté Wolfgang Anheisser, vrai Kavalierbariton comme le proclame son admirable "Heimliche Aufforderung", son fiévreux "Zeuignung". Pour tous ses lieder connus, la victoire est déjà sienne, mais il fait mieux, il donne des lectures inspirées des rares opus 46 et 47, introuvables hors intégrale, entouré comme tout au long de ce disque parfait par le piano poète de Verena Louis. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Pour Thomas Laske le lied straussien est « un chant dense et somptueux ». Des quatre des Huit chants de l’opus 10 se détache le troisième chant Die Nacht, riche en variations tonales et chromatiques. L’admirable Morgen! est la pièce maîtresse de l’opus 27 de 1894. Trois chansons d’amour constituent l’opus 29 : le sensible Traum durch die Dämmerung, le guilleret Schlagende Herzen et le mélancolique Nachtgang. Avec les Cinq lieder sur des poèmes de Friedrich Ruckert opus 46 et les Cinq chants sur des poèmes de Ludwig Uhland opus 47, Strauss atteint la maturité. Morgenrot passe des notes les plus élevées aux grandes profondeurs exigeant du chanteur la maîtrise de deux octaves et demie. Ich sehe wie in einem Speigel est un chant contrasté aux sonorités modernes. Le plus long lied de Strauss - Von den sieben Zechbrüden décrivant la virée de sept compagnons de beuverie est un morceau de bravoure riche des détails illustratifs du piano allant des ondoiements au fracas du tonnerre dans une course échevelée. Le jeu virtuose et intime de Verena Louis allié à la voix large et profonde de Thomas Laske font merveille. (Gérard Martin)

Strauss left over 200 songs to the world. The renowned singer Thomas Laske dedicates himself to a selection of these songs: Opus 29, 46 and 47 from the early works of Richard Strauss as well as a selection from Opus 10 and Opus 27 can be heard. The music of Strauss has accompanied Laske since his student days and has always played a major role in his repertoire: the listener can experience how effortlessly the singer masters the often high demands that Strauss imposes on the performer's ambition. Verena Louis' playing is equally convincing with its range of virtuosity and intimacy. Voice and instrument complement each other wonderfully, always being on equal footing and merging into a tonal unity.