Stefano Scodanibbio (1956-2012)
"Visas"
"Lugares que pasan", à Adolfo Castanon
"Altri Visas"
"Mas Lugares", à Luciano Berio

Arditti Quartet

Irvine Arditti, violon
Ashot Sarkissian, violon
Ralf Ehlers, violon
Lucas Fels, violoncelle

Elève dans la classe de composition de son compatriote Salvatore Sciarrino, Stefano Scodanibbio (1956-2012) se distingue dans un premier temps par son jeu à la contrebasse, pour laquelle il développe d’innovantes techniques, élargissant la palette sonore d’un instrument qui, sous ses doigts, remplit tout l’espace : Franco Donatoni, Brian Ferneyhough ou Fred Frith sont parmi ceux qui écrivent pour lui. L’exploration de la contrebasse nourrit son travail d’écriture (et vice-versa), que complète un goût pour le voyage (cette envie, toujours, d’être ailleurs) – et ces chansons traditionnelles mexicaines dont il s’inspire pour certains arrangements des Quatuors à cordes qu’interprètent ici l’Arditti Quartet. Une instabilité, une soif de découvrir qui se ressent dans ces pièces jamais tranquilles, en constante évolution : les trois Episodes de Visas passent de l’intimisme du violon à la répétition, mais irrégulière, quand les trois Episodes d’Altri Visas se meuvent, pour le premier en errance autour d’une idée fixe, pour le second en déplacement sans fin, pour le troisième en exploration de ces lieux que l’on croit connaître. L’émouvant Lugare que pasan donne souffle à un oxymore, l’individualité à plusieurs, où chaque instrument vit sa voix propre sans pour autant se détacher de la corporalité compacte de l’ensemble. Enfin, Mas Lugares, écrit à la mémoire de Luciano Berio, puise (avec bonheur) dans plusieurs madrigaux de Claudio Monteverdi. (Bernard Vincken)

“I first met Stefano Scodanibbio in 1986. What first impressed me about him and his music was that he seemed a determined young man, equally proficient on the double bass or as composer, a rare breed in the world of music of those days. His style was a very individual one, not following traditional avant-garde trends but exploring his own very special world of string harmonics. As a composer, Stefano was an individual voice in our new music world. He was a friend and fellow musician, who is sorely missed by us and all that knew him.” (Irvine Arditti)