Robert Scumann (1810-1856)
Kinderszenen, op. 15
Kreisleriana, op. 16

Paolo Giacometti, piano (Piano Erard, 1838)

Les "Kinderszenen" (Les scènes d’enfants) et Kreisleriana sont deux opus de Schumann composés en 1838 et qui se suivent dans le catalogue de ses œuvres. L’originalité de ce nouvel enregistrement est de les entendre sur un pianoforte Erard de l’année de leurs compositions. "Kreisleriana" est joué par le pianiste Paolo Giacometti, avec un tempo volontairement lent pour prendre le temps de développer l’intention romantique du compositeur. Il est impressionnant de noter, par exemple, que cette œuvre ainsi interprétée dure 7 minutes de plus que celle enregistrée par Géza Anda, autre grand pianiste schumannien. La 4ème partie "Sehr langsam" est prise délibérément au sens précis indiqué par le compositeur. Même si Schumann n’avait pas de piano Erard (piano français), Clara Schumann désirait souvent jouer en concert sur un tel piano. Il n’est pas impossible d’imaginer que Robert ait entendu sa composition avec les mêmes sonorités que celles entendues dans cet enregistrement. Elève de Gyorgy Sebök, le pianiste Paolo Giacometti est un ardent défenseur de la musique de Schumann, dans laquelle il a baigné depuis son enfance et qu’il joue fréquemment en concert. Il avait été très marqué, jeune, par les Kinderszenen auxquels il donne ici une intensité impressionnante. Cet album est accompagné d’une interview en anglais de l’artiste italien qui fait une analyse pertinente sur la manière d’interpréter les œuvres pour piano de Schumann… Un cd qui fait entendre deux œuvres mûrement réfléchies : une réussite. (Dominique Gérard)

What does it mean for Schumann’s Kreisleriana to be Romantic? Is it the violent contrasts, the mercurial shifts in mood, the fragmentary architecture, the raw and unfiltered expression? Is it the breathtaking lyricism? Or is it the spectre of the tormented kapellmeister Kreisler haunting this work that dissolves the boundaries between music, literature, and psychological portraiture? Acclaimed virtuoso Paolo Giacometti brings both poetry and psychoanalysis to Kreisleriana and Kinderszenen, performing them on a resplendent 1838 E´rard born in the very year these works first saw the light.