 On l’imagine, associer Schubert, ses lieder et les sonorités du quatuor à cordes a tout pour fonctionner de façon séduisante. C’est ce qu’a entrepris Wim Ten Have, altiste ayant en son temps participé à pratiquement toutes les entreprises de musique historiquement informée (Leonhardt, Harnoncourt, Kujken, Brüggen…), et qui s’illustra également dans la musique romantique ou contemporaine. Mais la synergie ne s’arrête pas là, puisqu’il fallait qu’elle engageât jusqu’aux interprètes, lesquels ont travaillé avec l’arrangeur. Les Ragazze, récemment remarquées pour une première livraison des quatuors de Bartok, amplifient à merveille, avec leur expressivité propre, si efficace, l’atmosphère des paysages, tant intérieurs qu’extérieurs, que nous fait traverser ce saisissant Voyage, s’éloignant irrémédiablement de la Vienne élégante ou des réjouissances villageoises pour se perdre dans les solitudes les plus froides. Cette dramaturgie, jamais gratuite ni racoleuse, trouve son achèvement dans les délicates nuances, tour à tour chaleureuses ou affligées, mais toutes poétiques, de la voix du baryton Martijn Cornet. Impossible, finalement, de citer tel lied particulier comme illustration de cette réussite tant la cohérence de l’ensemble est manifeste. A signaler encore une très belle prise de son et un livret (en anglais) bien conçu. (Alain Monnier)  The Ragazze Quartet contributes not only the sonority of four string instruments, but also the energy of four musicians who at the same time connect with the music and the singer. The challenge, was to remain faithful to Schubert while exploiting to the full the extra possibilities offered by this instrumentation. The four members of the quartet have immersed themselves in the texts, and, in collaboration with the arranger Wim ten Have, have taken care to create a score perfectly suited to the baritone Martijn Cornet and themselves.
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