Schubert Les Petits Cycles De Mélodies Schäfer Meniker - Pas1084 - Passacaille

Bonne idée, regrouper les petits cycles que Schubert composa entre 1821 et 1828, qui font voyager des simples romances de l’Opus 5 – un autre monde, le cyle est dédié à Salieri! - aux sublimités du trio de l’Opus 65 (Lied eines Schiffers an die Dioskuren, Der Wanderer, Aus Heliopolis I). Las ! Sur le pianoforte un peu court déduit par Paul McNulty d’après le Conrad Graf de 1829 que Zvi Meniker manie un rien brutalement, le timbre nasal et le chant dur de Markus Schäfer le contraignent à rester à la surface des textes qu’il dit pourtant plus qu’il ne les chante. Ce n’est pas le moindre paradoxe d’un album méritoire qui pourtant rate sa cible, mais qui voudra tous les petits cycles sur un seul disque pourra s’y risquer, le style du moins est exact. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Si la "Belle Meunière" et le "Voyage d’Hiver" ont été conçus comme des cycles, on sait moins que Schubert aimait rassembler a posteriori des Lieder épars dans de petits cycles par thème. Ce disque en propose une demi-douzaine : "Du bist die Ruh" prend place au milieu de trois autres Lieder dans un opus 59 consacré à l’amour dans tous ses états. L’opus 80, avec le "Wanderer an den Mond" est consacré à l’errance, sujet schubertien par excellence. Plus attendus, les regroupements par poète, avec par exemple deux bouquets de Goethe Lieder : l’opus 8 dédié par Schubert à son professeur Salieri, et l’opus 12 qui rassemble les trois chants du Harpiste. Notre écoute de Lieder célèbres se trouve renouvelée par la cohérence de ces petits cycles. Schäfer et Meniker : deux artistes venus du baroque, et qui abordent Schubert comme Harnoncourt l’avait fait pour Beethoven, dans la continuité des compositeurs qui l’ont précédé, et non à partir d’une tradition sonore post romantique. L’accompagnement au piano forte (la copie d’un Conrad Graf de 1819), et les ornements repris de Vogl, chanteur préféré de Schubert, ou imaginés par Schäfer paraissent dès lors tout à fait naturels. On ne conseillera pas ce disque à un débutant désirant découvrir le compositeur autrichien, mais pour les schubertiens chevronnés, que de surprises et de merveilles ! (Olivier Gutierrez)