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Diapason de février 2014 Critique de Benoît Fauchet Page n° 88
Format : 1 CD Durée totale : 00:54:35
Enregistrement : 05_08/04/2011 Lieu : Stuttgart Pays : Allemagne Prise de son : Studio / Stereo/Surround
Label : Hänssler Classic Référence : HAN93281 EAN : 4010276024897
Année d'édition : 2012 Date de sortie : 06/09/2013
Genre : Classique
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Alfred Schnittke (1934-1998) Psaumes de pénitence, pour chœur mixte Voix de la nature, pour 10 voix de femmes et vibraphone
Jochen Schorer, vibraphone Ensemble vocal de la radio de Stuttgart Marcus Creed, direction
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 Schnittke né en 1934 a des origines multiples : germano-russe et juive, et un parcours de musicien complexe. Il a étudié la méthode sérielle à Vienne avec un élève de Webern puis s’est rallié à l’avant-garde en rencontrant Luigi Nono à Moscou. Compositeur polyvalent, influencé d’abord par Chostakovitch et Prokofiev, il touche à tout (opéra, musique de film, musique de chambre), multiplie les protocoles de composition, utilise beaucoup la citation et le collage notamment dans une série de concertos « grossos » et à bâti une œuvre symphonique considérable (dix symphonies) qui jalonnent son évolution. En 1982 il se convertit au catholicisme. Naîtront ensuite diverses œuvres sacrées dont ces « Psaumes de Pénitence ». Ces douze chants inspirés de la liturgie orthodoxe et du chant grégorien irradient d’une lumière si prenante que l’on en oublie les principes formels. Sobriété, clarté, humilité qui éloigne ce recueil choral des recherches de Xenakis ou de Ligeti, auxquels cette musique pourrait se rattacher. On songerait plutôt à Arvo Pärt. “There are hardly any notes, but you hear a whole world”. Révélation quasi mystique que Schnittke explique par le fait que ces œuvres sont inspirées d’un “ordre suprême » au-delà de la raison et de sa propre volonté. Infuse alors, par la grâce de Marcus Creed et de son Vokalensemble, une sérénité et un bonheur d’écoute absolu. Ecoutez seulement « Stimmen der Natur » où comment une simple note s’élève voix après voix, pianissimo puis graduellement chacune se détache pour flotter dans l’espace puis cristalliser en cluster. Pur moment d’extase. (Jérôme Angouillant)

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