Gioacchino Rossini (1792-1868)
Moïse en Égypte, opéra en 4 actes

Andrew Foster-Williams (Faraone)
Mandy Frederich (Amaltea)
Taylan Reinhard (Mambre)
Goran Juric (Moïse)
Sunnyboy Dladla (Osiride)
Matteo Macchioni (Aronne)
Clarissa Costanzo (Elcia)
Dara Savinova (Amenofi)
Prague Philharmonic Choir
Lukas Vasilek, direction
Wiener Symphoniker
Enrique Mazzola, direction
Lotte de Beer, mise en scène
Christof Hetzer, scénographie, costumes
Alex Brok, lumière
Felix Breisach, réalisation

Ce premier Moïse n’est pas le plus représenté ni le plus enregistré des opéras de Rossini. C’est pourtant l’une de ses partitions les plus touchantes, sur un livret déjà très convaincant (A. L. Tottola), qu’éclipsa, une dizaine d’années plus tard, son Moïse et Pharaon. Dans la nécessité pour le musicien de la faire représenter pendant le temps du Carême 1818, qui le conduisit à abandonner provisoirement l'opéra buffa pour une azione tragico-sacra et à aller accessoirement regarder du côté de l’oratorio, réside peut-être le secret de ce charme particulier. La musique, splendide, qui ne peut manifestement pas renier un héritage belcantiste alors à son apogée, est ici superbement servie par l’ensemble des interprètes (si le timbre de M. Macchioni peut surprendre, son chant comme son jeu sonnent très juste). La direction est d’une précision exemplaire, ce qui confère aux ensembles nombreux (entre solistes, ou entre solistes et chœur) une sorte de perfection, l’orchestre pour sa part n’étant pas en reste avec les sonorités suaves des parties instrumentales intermédiaires. La mise en scène de L. de Beer propose un bel équilibre entre originalité et fidélité, respectueuse du contexte, moins réductrice que telle autre version et donc plus universelle, tandis que les interventions de la Cie Hotel Modern ajoutent du dynamisme, voire de l’humour, et participent d’une certaine distanciation, sans jamais rien retrancher à l’action ni au charme de cette production, au contraire. Un mélange très réussi, tout en divers équilibres subtils qui font le régal du spectateur. (Alain Monnier)

A rarely performed masterpiece, Gioachino Rossini’s Mosè in Egitto at the Bregenz Festival staged by Lotte de Beer, who retrieves this hidden gem of opera literature for a spectacular staging. De Beer, one of the most soughtafter stage directors of her generation (International Opera Newcomer Award 2015) teams up with the Dutch theatre collective Hotel Modern to tell the story of the Biblical Exodus. Their unique production concept for Mosè in Egitto revolves around the ingenuity of Hotel Modern. The theatre group conjures up its own reality by using live animations to portray the mass scenes and the parallel narratives of the people and the slaves. Miniature cameras, thousands of puppets, models of villages and cities and a spectacular aquarium installation present the biblical tale of plagues and the parting of the Red Sea on the Bregenz stage – “a stroke of genius”.