Raff Schreck Jadassohn Sérénades pour vents Gaudenz - CPO555570 - CPO - Classique

Dans la seconde moitié du 20e siècle, l’esprit de la sérénade pour vents n’avait rien perdu de son attrait pour les compositeurs germaniques et d’Europe centrale : un lointain souvenir des divertissements, cassations et autres sérénades de l’ère baroque magnifiées par l’Ecole de Mannheim, mais aussi la tradition des vents tchèques. La sérénade sous ses titres multiples pouvait ainsi se nommer Sinfonietta ou Nonnette Divertimento : elle avait pour mission de se produire en plein air. Les trois partitions se révèlent ici d’une densité plus symphonique. Les ombres de Mendelssohn sont assurément passées dans la "Sinfonietta" (1874) de Raff, d’une virtuosité inaccessible aux amateurs. Les vents de l’Orchestre philharmonique de Jena possèdent la saveur idéale pour cette musique particulièrement vive. Le "Nonnette divertimento" (1885) de Schreck qui fut nommé Thomaskantor de Leipzig (le neuvième après Bach !) est d’un lyrisme plus grandiose. Sa forme évoque la structure des symphonies de Bruckner. Il faut beaucoup de tempérament et surtout de précision pour préserver la clarté d’une polyphonie complexe. La "Sérénade" (1891) de Jadassohn est une sorte d’ouverture symphonique dont les harmonies rappellent les pages des Strauss (Johann père et fils), mais aussi les couleurs propres à Wagner, notamment celui des "Maîtres Chanteurs". C’est l’œuvre peut-être la plus élaborée et "orchestrale" des trois réunies dans cet album bien défendu par ses interprètes. (Jean Dandrésy)

The Jena Philharmonic Wind Ensemble, under the direction of Simon Gaudenz, offers highly charming and virtuosic wind serenades by the composers Raff, Jadassohn and Schreck. Raff's Sinfonietta in F major op. 188 for ten winds from 1874, recorded here, beguiles with its use of the simplest - say no one: banal - motifs. He dabs a full-blown sonata movement with chorale ("Alles, was Odem hat"?) onto the paper; conjures an irresistible tarantella in the shimmering air; and revels in an unmistakable way in a broad Larghetto, in which the audience's ability to relax must prove itself (the skills of the first flute are to be marvelled at). But also the "Wind Serenades" by Gustav Schreck and Salomon Jadassohn show a certain lightness with appealing melodies and interesting harmonies. The instruments are characteristically well used and all movements are of the most beautiful effect. Salomon Jadassohn's wind decimet makes its recording premiere on this new release under the title Serenade. Spirited and exotic: absolutely worth hearing!