 Voici un CD de clavecin joyeux et léger, très agréable à écouter, presqu’inattendu. Mort jeune à 36 ans, on ne sait pas quelle utilisation Purcell réservait à ces 8 suites. On en doit la publication dès 1698 à sa veuve Frances. Peut-être étaient-elles conçues comme des œuvres récréatives ou des études. Les quelques enregistrements disponibles jusqu’ici datent des années 90 ou début 2000. Cette version enregistrée en avril 2017 sur un fac-similé 2015 d’un clavecin Taskin 1769 est donc très bienvenue pour renouveler le catalogue. C’est un régal de vivacité, de rythme, de notes inégales et de poursuites sans fin de croches piquées. La claveciniste polonaise Ewa Rzetecka-Niewadomska en donne une interprétation gaie et détachée, limite malicieuse, sans doute proche de l’esprit du compositeur. Ces suites représentent une fusion (on parlait à l’époque de « goûts réunis ») des styles allemand, italien et français. Composées de 3 ou 4 danses elles sont courtes (moins de 7’, on n’a pas le temps de s’ennuyer), vives et enjouées ou graves mais pas trop. Saluons l’ingénieur du son Krzysztof Sztekmiler pour une prise de son et une supervision remarquable. Livret très informatif mais seulement en polonais et en anglais. (Benoît Desouches)  The music of the English Virginalists (virginal is a smaller variety of harpsichord) dating back to the turn of the 16th and 17th centuries served as an inspiration for the French harpsichord style, which, after several years, returned to Great Britain, already as French music. It was adopted in such a mature form by the most outstanding composer born in England. Henry Purcell, conscious of the music’s sources, enriched it with subsequent references to native musical traditions and with his own original compositional technique. The extremely meticulous interpretations of eight harpsichord suites by Purcell, performed by Ewa Rzetecka-Niewiadomska, convincingly confirm the artistry and aesthetic value of these compositions, plenty of charm and stylistic treats, which, however, due to extra-musical reasons, are on the margin of the mainstream of the history of music.
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