Pucini Madame Butterfly Jurinac Lorenzi Klobucar - C767092 - Orfeo - Classique - Nos labels

Un rapide coup d’œil à la distribution ne laisse pas de mystère sur les intentions de l’éditeur. Orfeo puise dans les splendides archives de l’Opéra d’Etat de Vienne pour documenter la Cio Cio San de Sena Jurinac. En 1961, la soprano autrichienne est déjà adulée du public viennois. Distinguée par Böhm dès la réouverture de la Haus am Ring, Cherubino et déjà Desdemone pour Karajan, elle prête à Butterfly son timbre ensorcelant, au riche registre grave. Les qualités intrinsèques de cette voix sont bien connues, et Jurinac va au-delà d’une prestation esthétiquement époustouflante, en faisant de la geisha une héroïne, et pas une pauvre victime. "Un bel di vedremo" est tendu, tenu et phrasé avec une noblesse qui renvoie Pinkerton à son insignifiance. Le tenor Ermanno Lorenzi est de ces solides troupiers comme l’Opéra de Vienne et son public les apprécient, indispensables dans cette maison où l’on joue tous les soirs, avec un minimum de répétitions. Mitropoulos créa cette production. C’est le valeureux Berislav Klobucar – 1100 représentations viennoises au compteur à son retrait de la scène – chéri des chanteurs pour son sens de l’écoute et son accompagnement souple et précis, qui est ce soir là au pupitre. A signaler également les jeunes Hilde Rössel-Majdan, que Karajan distinguera, et Gundula Janowitz, qui venait de débuter en Barberina (Olivier Gutierrez)