Marin Marais (1656-1728)
Prélude en sol mineur
Plainte en sol mineur
Plainte en si bémol majeur
Sarabande en sol mineur
Sarabande en do majeur
Sarabande en rondeau en mi mineur
Menuet en mi mineur

Jean-Henri d'Anglebert (1629-1691)
Prélude en sol mineur
Passacaille en sol mineur

Jacques-Martin Hotteterre (?1674-1763)
Rondeau tendre en sol majeur "Le Plaintif"
Prélude en mi mineur

Louis Antoine Dornel (1685-1765)
Ouverture en sol mineur
Air en Loure en sol mineur
Prélude en ré mineur
Allemande en ré mineur
Plainte en ré mineur
Passacaille en ré mineur
Chaconne en mi mineur

Michel Pignolet de Monteclair (1667-1737)
Plainte en ré mineur

François Campion (1685-1747)
Tombeau en ré mineur

Pierre Danican Philidor (1681-1731)
Suite en mi mineur, op. 1 n° 5

Ensemble Cordevento

Izhar Elias, guitare baroque
Israel Golani, théorbe
Alessandro Pianu, clavecin
Robert Smith, dessus de viole, basse de viole
Erik Bosgraaf, flûtes à bec, direction

Cordevento, ensemble fondé en 2006 par le flutiste Erik Bosgraaf, a déjà à son actif quelques albums de Concertos (Vivaldi, Telemann) et un disque consacré à la musique espagnole du 17ème siècle. Il nous livre aujourd'hui d'un florilège de pièces baroques dont le gracieux titre "Doleful Music of the french Grand Siècle" évoque déjà les moistures exquises et délicates des fleurs pétrifiées. La Plainte est un "terme utilisé dans la musique française pour désigner une pièce lente expressive de caractère mélancolique sans pour autant être nécessairement associé à la mort" (GroveDM). Le genre et ses variants (Complaintes, Lamento et Lamentations, Tombeaux) sont ainsi abondamment représentés chez les musiciens de cette époque à commencer par Marin Marais brillamment illustré dans ce disque par ses Pièces en Trio pour flûte, violon et dessus de viole (1692). La flûte est aussi sollicitée dans les pièces de Hotteterre (Prélude et Rondeau "Le Plaintif" qui donne son titre à l'album), de Philidor. (aimable suite en Sol mineur) et dans la très sombre Plainte de Michel Pignolet de Monteclair jouée sur une flûte basse. Quelques œuvres de Louis Antoine Dornel elles aussi à quatre ou cinq parties complètent ce savant programme, sans oublier le Tombeau en ré mineur (en fait une Allemande) de François Campion égrené en pointillé sur la guitare baroque d'Izahr Elias. Interprétation policée de Cordevento dominé tout du long par la flûte égale et preste de Bosgraaf. Au final, un plaintif plutôt rasséréné. (Jérôme Angouillant)

The French grand siècle is most often viewed through the gilt-framed mirrors of Versailles, showing the pomp and splendour, the feasts and formality of Louis XIV’s reign. However, the composers of his court took special pains to represent and analyse the human condition in all its moods, not least mourning and sadness. The entire aesthetic imaginary of this era is imbued with the power and charm of tears: the audience – in the words of philosopher Bernard de Fontenelle – wants ‘to be moved, agitated, [...] to shed tears. The pleasure one takes in crying is so curious that I cannot help but think about it.’ The aesthetic of sorrow and grief was so powerful that not even instrumental music could resist its charm. Marais, Hotteterre and their contemporaries wrote eloquent examples of the plainte and the tombeau as well as courantes and allemandes which conveyed a sad and lamenting mood, through slow tempos, minor modes dissonance and chromaticism. It is from this eloquent repertoire that Cordevento, expanded for the occasion to a five-person lineup, has assembled an imaginative programme. The lion’s share is drawn from two collections of suites en trio by Marin Marais and Antoine Dornel, performed by Erik Bosgraaf (recorder) and Robert Smith (treble viola da gamba) with their colleagues Izhar Elias, Israel Golani and Alessandro Pianu (respectively on baroque guitar, theorbo, harpsichord) providing attentive and generous continuo accompaniment. Erik Bosgraaf also takes the spotlight with a selection of pieces for solo recorder and basso continuo by Hotteterre, Philidor and Montéclair, while his Cordevento co-founders Izhar Elias and Alessandro Pianu contribute solo pieces by Campion and d’Anglebert. Cordevento’s previous albums on Brilliant Classics have won international acclaim.