Augustin Pfleger (1635-1686)
Cantate "Cum complerentur dies Pentecostes" de la Pentecôte
Canatet "Schauet an den Liebesgeist", de la Pentecôte
"Laudate pueri", psaume n° 112
"Laetatus sum", psaume n° 121
"Laudate Dominum", psaume n° 116
"In tribulatione invocavimus", concert pour la Passion
Cantate "Erbarm dich mein", du dimanche après la Trinité
Cantate "Heut ist Gottes Himmelreich", du dimanche après la Trinité
Cantate "Gott baut selbst sein Himmelreich", du dimanche après l'Epiphanie
"Super flumina Babylonis", psaume n° 136
"Dominus virtutum nobiscum", psaume n° 45
Cantate "Ich bin ein guter Hirte", du dimanche de la Miséricorde

Ensemble WESER-RENAISSANCE Bremen
Manfred Cordes, direction

Maître de chapelle en Bohème et en Allemagne du Nord, Augustin Pfleger fut l’élève de Johann Erasmus Kindermann, compositeur et organiste de Nuremberg qui avait étudié à Rome et à Venise avec Cavalli. Peut-être également avec Monteverdi dont l’enseignement direct ou indirect finit par imposer les vertus de son langage subtil et expressif aux exigences de la liturgie des chapelles protestantes. Moins festive qu’à Venise : contraintes ordinaires décrites par Schütz durant la Guerre de Trente ans, l’absence d’instrumentarium opulent, de chœur autre que celui formé par les solistes, rapproche les cantates de Pfleger des « Concertos sacrés » pour une à trois voix et basse continue de Monteverdi. Ceux-ci formaient dans ses Vêpres autant d’intermèdes intimistes entre les psaumes dont le texte en latin permit aux compositions qu’en fit à son tour Pfleger d’être jouées à la cour de Suède. Bien qu’ouvertes à la modernité du genre « représentatif » italien faisant appel à l’écriture concertante et aux vocalises, les œuvres rattachées spirituellement au piétisme préfèrent l’introspection à la théâtralité. L’usage modéré du chromatisme et de la virtuosité conserve à l’ensemble une sobriété menant à l’émotion simple. La cohérence et la justesse de tous les chanteurs et instrumentistes semble nous la restituer intacte. (Pascal Edeline)

Gottorf Castle in Schleswig is not only one of Schleswig-Holstein’s most important architectural monuments but also a site of cultural significance because of the chapel masters who once served in the castle’s court ensemble. In our new series »Music for Gottorf Castle« WESER-RENAISSANCE under Manfred Cordes dedicates itself to sacred cantatas by the Gottorf court chapel master Augustin Pfleger (1635-86). Pfleger was one of the typical musicians of the first generation after the Thirty Years’ War who enthusiastically turned to the opportunities offered by the latest Italian music. At a time when Latin was the good form in the educational world and sacred texts also had their firm place outside the church, this Italian artistry became an ecumenical model. It was in Italian music that composers had learned to combine something spoken (»recitative«) with strophic songs (»arias«) to form multipart musical works. Protestant church music imitated this by combining the spoken word of the Bible with poetry. Pfleger formed one point of departure for an experimental form. The individual actors in Pfleger’s »cantatas« can be clearly distinguished, almost like the roles in a little sacred drama. If the texts presented in constant alternation by these »figures« do not come from the Sunday gospel, then they supplement the gospel with other segments from the Bible and in this way concretize the meaning of the gospel text. The new descriptive arias were inserted with similar goals in mind: now several strophes in immediate succession, now alternating with new biblical dialogues. Pfleger’s initial form gained major notice among his contemporaries.