Niccolo Paganini (1782-1840)
24 Caprices pour violon seul, op. 1
Caprice d'Adieu en mi majeur

Ning Feng, violon

L'illustration de pochette nous montrant Ning Feng jouer devant les montagnes enneigées est assez parlante. De disque en disque, le violoniste chinois côtoie les sommets par son jeu lyrique, séduisant et raffiné. Le revoici dans les 24 caprices de Paganini qui constituent l'acmé de la virtuosité mais convoque aussi le chant et une certaine ingéniosité. Le recueil n'est pas qu'un parcours athlétique de haut niveau et chaque pièce doit faire sens dans sa singularité et son potentiel expressif. Avec Ning Feng, on est loin ici de toute pyrotechnie. Émérite serviteur du violon romantique (Tchaïkovski, Elgar, Bruch, Vieuxtemps) il sait manier les couleurs avec le savoir-faire du peintre antique, déployant une subtile palette de gris colorés aux côtés des couleurs chaudes attendues allant du citron vert (Caprices 1, 5 et 20) de l'orange népalais jusqu'au rouge de lave (n° 15, 22, 24). Jamais d'accroc, d'accidents ou de raptus fréquents dans ce répertoire, Feng conserve tout du long du recueil une articulation fluide et presque aérienne. Le violon est d'ailleurs capté d'assez près nous laissant entrevoir son ambitus surdimensionné et une projection sonore époustouflante. En guise de fin, un Caprice d'Adieu inédit vient clore de façon magistrale une superbe ascension ! Une somme à placer au panthéon discographique de cet op. 1 avec Perlman (Le chant), Gitlis (L'envol) et Julia Fischer (La beauté au naturel). (Jérôme Angouillant)

Paganini’s success as a violin virtuoso was naturally only partly based on the fantastical, mysterious and demonic atmosphere that surrounded him. What his professional admirers captivated most of all was his unparalleled playing technique. The best impression of his musical and technical accomplishment can be gained from his most talked-about work, the 24 Caprices opus 1 (1817), which were modelled on the similarly named pieces by Pietro Locatelli (1733). To this day the 24 Caprices are still considered the bible of violin technique.