Georg Österreich (1664-1735)
Sie ist fest gegruendet, Psaume 87
Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott, cantate chorale
Dixit Dominus Domino meo, Psaume 110
Der Gerechten Seelen sind in Gottes Hand, cantate de la tristesse
Und Jesus ging von dannen, cantate de l'Évangile selon St. Matthieu

Ensemble Weser-Renaissance
Manfred Cordes, direction

Le compositeur allemand Georg Österreich est à classer entre Heinrich Schütz et Bach. Ses contemporains sont Tunder, Theile, Rosenmuller, Erlebach et Kuhnau. Ces derniers ont déjà été enregistré par le label CPO qui s'est fait le défricheur de cette école pré-baroque. La carrière de Österreich entamée à Hambourg suivra la cour du Duc Christian Albrecht jusqu'au canton de Gottorf. Le Château de Gottorf sis dans le land de Schleswig-Holstein est un vivier de compositeurs de cette période et regroupe de nombreux manuscrits, dont quelques-uns déjà enregistrés par Manfred Cordes, et son ensemble Weser-Renaissance de Brême. Les deux disques précédents de cette série étaient consacrés à des cantates d'Augustin Pfleger et de Johann Philipp Förtsch. Cantates et psaumes sont au programme de ce volume Österreich. A l'écoute, force est de constater que cette école du SchlossGottorf a peu subi l'influence italienne et encore moins française, plus en vogue dans les grandes villes comme Berlin, Innsbruck ou Vienne. Le style d'Österreich, moins sophistiqué que celui de Schütz, est avant tout basé sur une rhétorique d'église dont la sobriété se veut le critère obligé de l'expression luthérienne. Le texte est répété à volonté, verset après verset, en tutti, en duo ou en solo. Le contrepoint est limité et le compositeur choisit plutôt de varier ses effets vocaux (les trois voix entrelacées du Dixit Dominus évoquent Monteverdi) et instrumentaux (la variété des instruments et la ductilité du continuo). Dans la cantate funèbre Der Gerechten Seelen... (Les âmes des justes sont dans les mains de Dieu et rien ne peut les perturber), l'impact de cet hymne de la Passion, illuminé par de somptueuses couleurs de vitrail, s'en trouve justement renforcé. De disque en disque, Manfred Cordes explore avec ferveur ce répertoire. Ses chanteurs (jolies sopranos mais une basse un peu trémulante) et l'accompagnement instrumental pétillant du Weser-Renaissance nous convainquent de l'humble beauté de cette musique et de la nécessité de la jouer. (Jérôme Angouillant)

Gottorf Castle in Schleswig not only is one of the most important architectural edifices in Schleswig-Holstein but also plays a significant role in cultural history owing to the chapel masters once active there in the Gottorf Castle court ensemble. Following sacred cantatas by Augustin Pfleger and Johann Philipp Förtsch in our new series »Music for Gottorf Castle,« the WESER-RENAISSANCE ensemble under Manfred Cordes dedicates itself to psalms and cantatas by Georg Österreich on Vol. 3. Those familiar with Österreich’s name link it to an invaluable achievement in cultural history. He bequeathed to posterity a music library without which we would hardly know anything at all about the pre-Bach period. Österreich compiled most of its holdings while he was the chapel master to the Dukes of Schleswig-Holstein-Gottorf. These meritorious services obscure the fact that Österreich was also a composer. Today approximately seventy church or sacred cantatas from his compositional oeuvre continue to be extant, and these works demonstrate that he was an outstandingly skillful author of figural church music. Above all, however, he supplied top-quality music to a wide range of funeral ceremonies. The music was supposed to get under the skin and to convey the message of its text as impressively as possible.