 Où l’on apprend que le jeune Martin Luther grattait volontiers les cordes de son luth tout en étudiant la théologie. Au seizième siècle, comme le rappelle le luthiste Magnus Andersson dans son introduction, le luth est partout. Les partitions sous formes de tablatures sont imprimées et éditées en nombres et traversent les frontières. Cet album du luthiste suédois se cantonne à la ville de Nuremberg où s’établit une famille de luthistes et compositeurs les Neusidler (ou Newsidler). Hans le père publia entre 1536 et 1549 huit livres de luth qui constituent à cette époque l’essentiel du répertoire pour l’instrument. Notant scrupuleusement le doigté, il y développe une technique d’ornementation exceptionnelle voisine de celle des organistes. Melchior, un des deux fils, perpétua l’héritage musical de son père à Augsbourg en devenant un musicien renommé quant à Konrad, il ne laisse que quelques danses sous forme d’un unique manuscrit. Andersson a ajouté à son programme des pièces de Hans Gerle, autre représentant émérite du luth allemand à la même époque et auteur d’une méthode qui fit date (Musica Teusch) suivi de quelques arrangements de pièces de Léo Hassler signées d’un certain Michael Eysertt. De ce joli bouquet de pièces diverses (Préludes, Danses, Chansons) parfois d’inspiration française et italienne, on retiendra le jeu léger et piqueté de l’interprète et la sonorité duveteuse de ses trois luths modernes. (Jérôme Angouillant)  The internationally sought-after Swedish lutenist Magnus Andersson undertakes a musical journey to 16th century Nuremberg with these world-renowned recordings. Songs, dances and chansons, but also intabulations of sacred music by Adolf Blindhamer, Hans Gerle, Hans, Conrad and Melchior Newsidler and Michael Eysertt awaken in the listener the feeling of strolling through the busy streets of the renaissance city; the city where for almost a whole century an impressive amount of books for the lute was published, some with highly virtuosic arrangements from the hands of the most famous composers of the time. For the indexing of the works – some of which were even considered lost until the middle of the 20th century – Andersson worked himself into the special form of German lute tablature, which empowered him to bring these once probably ubiquitous works, some of which had not been heard since the 16th century, back to life and introduce them to the present.
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