Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Fantaisie en do mineur, K 475
Sonate pour piano n° 5 en sol majeur, K 283
Sonate pour piano n° 14 en ré majeur, K 457
Sonate pour piano n° 18 en ré majeur, K 576

Jean Muller, piano

Le parcours Mozart de Jean Muller n’en finit pas d’étonner. Piano classique, tenu, sévère croirait-on à force de lumière, de clarté, assertions qu’il fait mentir illico par le giocoso fusant qui ouvre sa Sonate en ut mineur. Il en fait un opéra, incroyablement alerte, suractif, où des personnages paraissent. La romance de l’Adagio, ne serait-pas un autre air de la Comtesse ? Une inquiétude animera le final, soudain si Sturm und Drang. La petite Sonate en sol majeur ne sera pas que délicieuse : écoutez comment Jean Muller la chante sotto voce, se la jouant pour lui-même avec plus d’ombres qu’on y met d’habitude, intermède avant les grandes humeurs de la Sonate en ré majeur, jouée très capricieuse, recourant à une échelle dynamique supérieure, l’autre joyaux faisant pendant à celui qui ouvrait l’album : le vaste nocturne qu’incarne Jean Muller au long d’une Fantaisie en ut désarmante de tristesse. Vite, la suite ! (Discophlia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)