Comme beaucoup d’autres en ce moment, ce disque pose une vraie question : où se situe l’émotion musicale ? Dans la musique ou dans l’interprétation ? Si choisir la première option conduit à trouver la manière de s’effacer devant le contenu, la seconde nécessite une stratégie émotionnelle. Dans les théories des émotions (surtout celles appliquées au marketing), la surprise joue un rôle notable... qu’à cela ne tienne, on va être servi ! Dès la première entrée du soliste, on est stupéfait. Que de libertés prises avec le texte : modification de valeurs de notes, de liaisons, d’accents, ajout d’accélérations fulgurantes, de rubato, de glissando, et même de syncopes dont on cherchera en vain la trace écrite. Certaines mesures en deviennent totalement surréalistes, et dans la "concertante" évoquent irrésistiblement Tchaïkovski. Totalement parasité, quand tout paraît normal on se surprend à attendre la prochaine "surprise". Même l’orchestre (par ailleurs prosaïque et compact) en est par moments déstabilisé (enregistrement public). Cet incroyable déballage convaincra peut-être les tenants du célèbre "j’aime pas le classique, mais ça j’aime !". Quant à moi, je retourne vers des interprètes plus respectueux de la lettre et plus confiants dans la qualité intrinsèque de cette musique : la discographie en regorge. (Olivier Eterradossi) Within Mozart’s vast catalogue of works, though not the most featured instrument, the violin has a very important place. It was to this instrument, which was indeed well known to him (his father Leopold was the author of a book of violin technique which is still remembered today), that the composer dedicated himself since his early years. The most famous and frequently performed masterpieces are certainly the last three of his five concerts with orchestra (K 219-211-216-218-207) which together with the Sinfonia Concertante for Violin and Viola, K. 364, make up the program of this live recording which all use essentially the same instrumentation (strings, two oboes and two horns). All five of them were composed (and perhaps performed) by the nineteen year old composer at the court of the Archbishop of Salzburg Hieronymus von Colloredo between April and December ‘75. The genre of the ‘Sinfonia Concertante’ was born in Paris in the second half of the eighteenth century. The Mozart’s Sinfonia Concertante in E flat for Violin and Viola K. 364 leads the genre to its perfection and, in a sense, beyond it, making it one of his greatest masterpieces, certainly the biggest of the Salzburg period. This live recording of the mozartian opera, boasts two of the best leading contemporary Italian soloists, Domenico Nordio and Danilo Rossi, together with the Ensemble Respighi directed by Federico Ferri.
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