 Dans un répertoire entendu cent fois sous des archets a priori plus prestigieux, L. Neudauer et B. Weil prennent un pari intéressant. Réalisant presque toutes les indications de la Neue Mozart Ausgabe, ne s’autorisant que de très rares libertés avec le texte, semblant en empathie avec les ressorts de cette musique, la violoniste parvient à faire oublier les poncifs mozartiens accumulés par « la tradition ». Elle propose en outre ses propres cadences, renforçant encore le côté rhapsodique des œuvres. Sur les mêmes bases, la direction immédiatement reconnaissable de Weil ajoute à la vie et à la couleur de l’exécution. Ce n’est pas une musique séraphique soudainement révélée qu’on entend ici. C’est celle d’un jeune homme de 20 ans, conscient de son talent exubérant, se jouant des conventions et séducteur en diable. Pourtant, le même traitement appliqué au KV219 confère ici ou là aux deux derniers mouvements des couleurs inquiètes, menaçantes, voire un peu dépressives… serait-ce un indice du tarissement prochain de la veine violonistique du compositeur ? Nous amener à y réfléchir par nous-même n’est pas le moindre mérite de ce disque limpide et lumineux, aux compléments de programme évidents (mouvements alternatifs des concertos et rondo KV373 plus tardif). (Olivier Eterradossi)  At age 15, the young violinist Lena Neudauer had already won the famous Leopold Mozart International Competition in Augsburg, where she not only was awarded 1st prize, but also took home the Mozart Prize, Richard Strauss Prize for the best interpretation of Richard Strauss' Violin Concerto and the Audience Prize. Yet despite this spectacular accomplishment, she refused to be pushed into becoming another “child prodigy.” This well-balanced, clear-thinking side of her being plays a special role with her interpretations of Mozart's music. We are reminded of what father Leopold wrote to his son Wolfgang Amadeus in 1777: “You yourself do not know how well you play the violin; if only you will do yourself credit and play with energy, with your whole heart and mind...“. Lena Neudauer‘s beautiful, pure violin tone perfectly fits the spirit of these less-than-virtuoso, but supernaturally lovely concertos, her sensitivity illuminating these works from the inside. She is joined by conductor Bruno Weil, an expert in the music of the Viennese classicists and period instrument specialist, who transforms the German Radio Philharmonic into an aural carpet, upon which the soloist can move with quiet expression and grace.

|