Mozart Concertos pour piano n 12 et 20 - Rondo n 1 Lazic De Vriend - CC72947

Troisième volume de ce qui s’annonce être une anthologie remarquée, voici deux Concertos pour piano et orchestre, de Mozart, ainsi qu’un Rondo pour piano seul, composé en 1786, selon une programmation que les lecteurs de Clic Musique connaissent déjà bien...car ce qu’offre cet enregistrement du pianiste austro-croate Dejan Lazic et du Bergen Philharmonic Orchestra dirigé par Jan Willem de Vriend, c’est d’abord une forme de réinvention des ornements et cadences improvisées que Mozart lui-même pouvait apporter dans l’instant à ses compositions. Ce qui singularise ces enregistrements, ce sont donc les choix du soliste de proposer non seulement ses propres cadences mais aussi des introductions et des embellissements susceptibles de surprendre qui ignorerait que Dejan Lazic est un compositeur et pianiste doté d’un rare talent créatif. Le dramatique concerto en ré mineur se voit ainsi doté d’une cadence du premier mouvement particulièrement tourmentée, tandis que la délicate Romance en Si bémol majeur de son second mouvement est brutalement interrompue par l’irruption d’un intermède agité et ébullient en Sol mineur faisant la part belle aux bois et à la virtuosité du soliste. L’Allegro assai terminal bénéficie du même souci de contrastes entre ses sections lyriques et dramatiques. En regard, à l’exception de son Andante médian que l’on peut considérer comme l’expression émue de la dette de Mozart à l’égard de Johann Christian Bach récemment décédé, le primesautier concerto en La majeur donne l’occasion à Dejan Lazic de mettre en valeur l’élégance enjouée de ses ornementations qui confèrent à cette œuvre de moindre envergure un charme spirituel irrésistible. Le Rondo en Ré majeur Kv. 485, contemporain des concertos en La majeur Kv. 488 et Ut mineur Kv. 491, complète ce diptyque dans un enregistrement que l’on peut considérer comme un ajout de choix à la discographie des concertos pour piano de Mozart. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)