Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
La Clémence de Titus (La Clemenza di Tito), opéra seria en 2 actes

Carlo Allemano
Nina Bernsteiner
Kate Aldrich
Ann-Beth Solvang
Dana Marbach
Marcell Bakonyi
Academia Montis Regalis
Alessandro Di Marchi, direction

Wiener Hoftheaters 1804 : on reprend La Clemenza di Tito, ultime opéra de Mozart, mais pour donner plus de piment et suivant d’ailleurs les us de l’époque, on y ajoute des airs brossés pour l’occasion par Joseph Weigl – celui pour Tito à l’acte 1 est une merveille - ou Johann Simon Mayr lui-même. Loin de paraitre incongrus, ces ajouts et quelques réécritures à la marge s’intègrent autant à la trame du livret qu’à celle de l’opéra, mais tout cela ne serait qu’une découverte mineure si l’interprétation enlevée d’un geste preste par Alessandro de Marchi et son Academia Montis Regalis n’en était si brillante. Magnifique de ligne et d’élan le Tito de Carlo Allemano, en grande voix, et avec un caractère inextinguible la Vitellia de Nina Bernsteiner (une sacrée découverte), magnifique d’expressivité et de pur belcanto le Sesto de Kate Aldrich pour ne rien écrire des autres qui font tous une équipe de chant que la scène transporte. Si bien que cette Clemenza inattendue, particulière, prends place dans ma discothèque auprès des versions historiques d’un ouvrage qui a souvent connu l’excellence au disque. Les quelques photos du spectacle affichées dans le livret ne font guère regretter que’ on en ait que le son… (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Enregistrée au Festival de musique ancienne d’Insbrück, cette production offre un quadruple intérêt. Musicologiquement, elle intègre des airs et récitatifs réécrits au début du XIXème siècle, dans le goût de l’époque, sans dénaturer l’œuvre. Puis, comme c’était le cas jusque tard au XIXème, les récitatifs sont accompagnés au violoncelle et à la contrebasse en lieu du traditionnel clavecin. D’où une redécouverte complète de l’œuvre ! Ensuite, Alessandro De Marchi, grand spécialiste de ce répertoire, a réuni sa formation habituelle de façon assez ramassée. Outre la sonorité immédiatement perceptible des instruments anciens, l’interprétation se fait légère, précise et transparente à merveille. D’où un rendu global se démarquant des traditions. Enfin, vocalement on vole à haute altitude. Allemano pose un Titus émouvant et possède un art du cantabile à se pâmer. Kate Aldrich enflamme son Sesto au côté d’une étonnante soprano autrichienne, Nina Bernsteiner, au ton chaud se mariant merveilleusement avec celui de la mezzo américaine. Ann-Beth Solvang impose un superbe Annio et le reste des petits rôles est au même niveau. (Thierry Jacques Collet)

During the early nineteenth century La clemenza di Tito, in the new Viennese version of 1804, was Mozart’s most popular opera everywhere in Europe. Since he had died a mere three months after its completion, he did not live to see how his last opera went on to rank as his most successful such work for decades. However, in keeping with the practice during that period, it was performed in versions adapted to the times and the taste of the opera public – and this is precisely the starting point for our recording’s conductor – Alessandro De Marchi. He would like to present Tito in the form in which it was staged and acclaimed in great houses from the Vienna Court Opera to the Milan Scala and from Dresden and Hamburg to Paris during the early years of the nineteenth century. In 1804 Joseph Weigl, the court opera director in Vienna, presented the opera there in a new version incorporating two new arias for Tito and a new duet for Tito and Sesto instead of Mozart’s original numbers. The opera practice current at the time sanctioned such changes; a new version was put together for each new production of an opera, and it included selected pieces by other composers. This pasticcio practice was the rule of the day. Moreover, a new type of large-scope opera paving the way to the nineteenth century was the result. De Marchi: "Everything that had never been part of the opera seria was taken by Mozart from the then current opera buffa and the mixed form of the dramma per musica for inclusion in his composition: ensembles, grand finales, choruses, and various newer aria types". Our recording is based on the acclaimed production at the Innsbruck Festival Weeks 2013 with the Academia Montis Regalis performing on historical instruments.