Mahler Das Klagende Lied Poschner-Klebel Lipovsek Rendall Hemm Gielen - C210021 - Orfeo

Das Klagende Lied, le conte horrifique, chef d’œuvre absolu du jeune Gustav Mahler, manquait à la discographie de Michael Gielen. Miracle, la radio autrichienne avait conservé l’exécution fulgurante qu’il en avait donnée le 8 juin 1990, la voici enfin publiée. Comme Pierre Boulez, Michael Gielen donne l’œuvre au complet, avec la grande ballade sombre du Waldmärchen, et expose toutes les audaces du langage mahlérien, orchestre saisissant par sa variété d’alliages de timbres, chœurs aux traitements vocaux novateurs, dispersion des effets sonores qui ne sont pas sensibles seulement pendant la Hochzeitsstück qui recourt à la coulisse. Plus encore que Pierre Boulez, il est sensible à la poésie de ce conte tragique, et en exalte le ton expressionniste, les couleurs enténébrées, assumant également la structure singulière de l’œuvre et le télescopage des styles qui proviennent à la fois des ballades schumaniennes et des oratorios de la tradition romantique. Quatuors de solistes magnifiques, même si la soprano est parfois mise à l’épreuve d’une tessiture justement signalée comme meurtrière, dominé par le Spielmann expressif de David Rendall, ce magnifique ténor mozartien si peu documenté au disque, et par Marjana Lipovsek dont le sombre mezzo fait une prophétesse. Soirée imparable, ajout majeur à la discographie du chef comme à celle du compositeur. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Mahler’s cantata Das klagende Lied is a true rarity in the concert hall, even though Mahler is recognised as one of the most significant composers of the late 19th and early 20th centuries. Based on a horror tale written by Mahler himself, this large-scale, vocal symphonic work sets the scene for Mahler’s later and more familiar output. Aged only 20, Mahler submitted the score for the Beethoven Prize at the Society of the Friends of Music in Vienna. Failing to win the prize, he subsequently made several revisions. Some twenty years later, it was finally premiered by the composer in Vienna on 17 February 1901. The ‘mixed version’ heard on this recording consists of the original first movement and the revised versions of the other two parts. It became customary to perform this version during the great Mahler Renaissance in the 1960s. This live performance featuring the ORF Vienna Radio Symphony Orchestra was conducted by Michael Gielen, who died in 2019. Like Mahler, he was both a conductor and a composer. The recording was made in June 1990 at the Konzerthaus Vienna.