 Jusqu’où l’Italie a-t-elle imprimé sa marque dans le «classicisme» viennois de la fin du XVIIIème siècle ? Voici le «mystère» Andrea Luchesi (1741-1801). Un jeune homme bien né et bien formé, débutant une carrière prometteuse à Venise jusqu’à son départ en 1771 pour Cologne dont le Prince-Electeur veut rehausser le niveau de la chapelle musicale. Il y succède au Kapellmeister Ludwig van Beethoven (le grand-père, décédé en 1773), et tient brillamment le poste pendant 20 ans. Bien intégré dans la société locale (il épouse la fille d’un conseiller du Prince-Electeur), il a d’illustres élèves dont le jeune Beethoven. Il correspond avec Haydn, les Mozart (père et fils), à qui il cède des compositions avec droit pour le récipiendaire de les utiliser comme siennes, usage courant à l’époque (certaines œuvres de Haydn ou Mozart auraient ainsi été écrites par Luchesi…). Ces pratiques défiant les droits d’auteur ont évidemment abouti à un joli imbroglio, adroitement entretenu par les Habsbourg soucieux de minimiser l’influence italienne dans l’émergence « autochtone » du classicisme viennois. Ces symphonies « retrouvées » de Luchesi, de belle facture, révèlent un « air de famille » à mi-chemin entre Mannheim et Salzbourg ou Vienne. Interprétation brillante et colorée. Un CD original pour amateurs de suspense musicologique... (Benoît Desouches)  Concerto Classics dedicates the third CD to the Symphonies of Andrea Luchesi, a fascinating and largely still mysterious composer from Motta di Livenza. As Massimo Belli (who conducted the Orchestra da Camera Ferruccio Busoni during the recording of these 7 unpublished Symphonies) said, these are “little gems, with a familiar, simple structure and of a short duration, but by all means varied in content. Luchesi shows, in fact, a great variety of ideas and imagination. The andantes are, in their simplicity, particularly poignant.” The musicologist and music critic Bruno Belli, who wrote the booklet dedicated to this release, “These are pages that attest to the quality of a composer who was much more than a “craftsman” as he has often been called : he was an artist, who in liaison with the different “schools” was able to possess original traits that both include and temper the differences between these schools, pointing the way to the Classicism that Vienna nurtured and perfected.
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