Leopold Kozeluch (1747-1818)
Trio pour piano en si bémol majeur, P IX n° 41
Trio pour piano en sol mineur, P IX n° 45
Trio pour piano en la majeur, P IX n° 44

Trio 1790 (instruments d'époque)

Harald Hoeren, piano
Annette Wehnert, violon
Imola Gombos, violoncelle

Ce tchèque de Bohème finit à Vienne et en représente bien un classicisme d'agrément, voire de convenance. Toutefois, nous ne dirons pas qu'il va jusqu'à nous ennuyer (même si son patronyme original, Kozeluch, signifie tanneur... mais il n'aura pas notre peau !). Les gens sont si méchants, il fut brocardé de son temps, par exemple par le père de Mozart qui le traitait de "machin", et jusqu'à ce jeune freluquet de Beethoven. Il eut cependant la réputation d'un excellent pianiste, et l'immense mérite d'engager l'art claviériste sur une voie originale via le piano-forte. En plus, il eut la noble hauteur de décliner le poste très en vue de Mozart à Salzburg, indigné du sort que l'archevêque de cette ville avait réservé à celui qu'il considérait comme un génie. Ici, avec donc piano-forte, voilà trois de ses quelque 65 trios, exploitant commercialement, malgré la pingrerie légendaire des gens du cru, une veine écossaise alors très tendance, entre autres sous la forme de mélodies (un filon aussi pour Haydn, Beethoven ou Mendelssohn). Œuvres dont le charme s'insinue, pas outrageusement personnelles mais qui, justement, ne sont pas sans préfigurer parfois le scherzo mendelssohnien (allegro agitato du trio 41), le dramatisme haydnien (premier allegro du 45), voire la douceur triste d'un Schubert. (Gilles-Daniel Percet)

Leopold Kozeluch enjoyed such an outstanding reputation already in 1781 that he received an offer from the Archbishop of Salzburg to succeed Mozart as court organist. Kozeluch’s piano trios must have been very popular since more than sixty of them appeared in print from 1781 to 1810. The three trios presented here were published in 1798/99 and had been preceded by forty other such works by him. The special feature of these three piano trios lies in his use of melodies from Scottish folk songs in their middle and last movements. Toward the end of the eighteenth century the Edinburgh publisher George Thomson had the idea to have Viennese classical composers set Scottish, Irish, and Welsh folk songs to music with an accompaniment for piano, violin, and violoncello and contacted Haydn, Kozeluch, Pleyel, and (later) Beethoven in the hope of winning them for this project. They gratefully accepted the offer and produced settings in rich supply – in Beethoven’s case alone, more than two hundred – that unfortunately are almost completely forgotten today. One remarkable fact is that many of the transmitted melodies ended up being set to different texts. Another, by the way, is Kozeluch’s meritorious service on behalf of the fortepiano; he supported its use instead of that of the harpsichord.