 Johann Kuhnau (1660-1722) apprit la musique à Dresde, puis le droit à l’université de Leipzig, et, dans cette même ville, devint Cantor de St Thomas. On aurait tort de juger ses quelque 100 œuvres sacrées (cantates, motets, psaumes, messes, cantiques) à l’aune des compositions de J.-S. Bach. Utilisant un contrepoint moins élaboré que celles de son futur et génial successeur, elles sont typiques du style de musique d’église antérieur, simple et direct, qui plaisait à la fin du XVII° s. Ainsi en témoignent la cantate pour l’Ascension Ihr Himmel, jubiliert von oben ouvrant le présent CD ou encore la cantate de Pâques Lobet, ihr Himmel, den Herrn le clôturant. Les œuvres en latin - tel le paisible motet Bone Jesu - ne sont pas sans évoquer certains Petits Concerts Spirituels de Schütz. L’organiste et chef de chœur Gregor Meyer et les deux ensembles Opella Musica et Camerata Lipsiensis se sont fixés comme objectif de faire connaître toute l’œuvre sacrée de Kuhnau. Les mélomanes qui auront déjà acquis, ces dernières années, les volumes I, II et III de cette intégrale auront gardé sans doute un souvenir mémorable de la cantate Wie schön leuchtet der Morgenstern et surtout du Magnificat de Noël. On ne peut que souhaiter à ces ensembles de mener à bonne fin cette louable entreprise. (Jean-Paul Lécot)  Vol. 6 of this complete recording presents what might be termed the opposite ends of the broad spectrum covered by Kuhnau’s music, both in formal matters and in chronological respects. On the one hand, in »Ihr Himmel jubiliert von oben« and »Lobet, ihr Himmel, den Herrn« we have two magnificent Ascension cantatas for large ensembles from Kuhnau’s late period as St. Thomas music director. On the other hand, »Bone Jesu, care Jesu« and »Laudate pueri Dominum,« works of Italian stamp scored for chamber ensemble from Kuhnau’s time as a St. Thomas organist with a wide range of activities, offer exemplary illustrations of the sacred concerto of the late seventeenth century. »Ich freue mich im Herrn« for four concertists, choir, and strings occupies a middle position between these works and offers an interesting mixture consisting of the concerto-aria-cantata popular in the late seventeenth century and the rondo form and is borne musically by the affection of joy. Once again the Opella Musica ensemble of soloists founded by Gregor Meyer in 2011 and the historically oriented Camerata Lipsiensis orchestra interpret the cantatas on the basis of the recently published critical musicological edition.

|