Jean Françaix (1912-1997)
Variations sur un thème plaisant, pour piano et ensemble d'instruments à vents
Cinq portrait de jeunes filles, pour piano
Concerto pour deux piano et orchestre
Concerto pour clavecin et ensemble instrumental
Le gay Paris, pour trompette et instruments à vents
Neuf pièces caractèristiques, pour dix instruments à vent
L'heure du berger, Musique de brasserie (arr. pour huit instruments à vent et piano de F. K. Wanek)
Sept danses, d'après le ballet "Les Malheurs de Sophie", pour dix instruments à vent
- Concerto pour guitare et orchestre à cordes
Danses exotiques, Version pour onze instruments à vent et batterie
Onze variations sur un thème de Haydn, pour neuf instruments à vent et contrebasse
Elegie
Petite valse européenne, pour tuba et double quintette à vent
Quasi improvvisando, pour ensemble à vent
Mozart New-look, petite Fantaisie pour contrebasse et instruments à vent sur la sérénade de "Don Giovanni"
Hommage à l'ami Papageno, Fantaisie sur les thèmes favoris de "La Flûte Enchantée", pour piano et dix instruments à vent

Franz Schubert (1797-1828)
Trois marches militaires (transcriptions pour 10 instruments à vent par J. Françaix)

Frédéric Chopin (1810-1849)
Trois Ecossaises et Variations sur un Air populaire allemand (Transcriptions pour dix instruments à vent par J. Françaix)

Emanuel CHABRIER
Trois pièces pittoresques, extrait de "Huit pièces pittoresques" pour dix instruments à vent instrumentées par J. Françaix

Jean Françaix, piano, clavecin et textes
Claude Françaix, piano
Carole Dawn Reinhart, trompette
Agathe Wanek, piano
Emanuele Segre, guitare
John Dvorachek, batterie
Ichiro Noda, contrebasse
Bläser Ensemble Mainz
Klaus Rainer Schöll, direction
Sûdwestdeutsches Kammerorchester
Hans Richter, direction

L'humour, bien sûr. Mais aussi la tendresse et la profondeur. A réduire Jean Françaix à l'humour, comme on le fait encore trop souvent au sujet de Haydn (dont un thème fameux lui fournit matière), on obtient le même résultat : passer à côté de la substance de l'homme et refuser d'être convié à la découverte d'un monde aux couleurs chatoyantes et rencontres insoupçonnées. Fils spirituel de Poulenc, descendant d'âme de Chabrier, maniant comme eux la langue musicale avec clarté, pudeur, justesse, Jean Françaix ne cherchait pas à cultiver une profondeur qui ne soit liée à l'émotion, fruit de sa sincérité. Certains mouvements de ses concertos prouvent que la gravité et l'introspection n'étaient pas des notions étrangères au compositeur. Son étendue de registres était aussi remarquable que celle de ses choix instrumentaux. Pétillants, parfois féeriques, pleins d'ingéniosités et de jovialité, surtout lorsqu'ils s'acoquinent en bande, les vents n'ont cessé d'être présents. Françaix et les vents, bien sûr, mais pas seulement. Le phénomène du retour des instruments à cordes pincées dans le genre concerto au XXe siècle ne put échapper à un homme dont l'ouverture et la curiosité restèrent intactes toute sa vie. A l'instar du Concerto Champêtre de Poulenc, le concerto pour clavecin joué ici par l'auteur fait du neuf avec l'instrument ancien. De même, le concerto pour guitare va pousser sa liberté à défier tout repérage géographique et temporel. Seule compte la magie de l'instant. Et puis bien sûr le piano qui avec l'œuvre d'un enfant de dix ans inaugura 75 années de musique. Compositeur mais pas seulement. Jean Françaix, pianiste et interprète de ses œuvres (parfois secondé par sa fille Claude), une redécouverte essentielle qu'offre cet enregistrement ! Son jeu a la richesse précise des correspondances et des sonorités de la poésie. Il chante l'impalpable vie intime et secrète des choses que le temps préserve parfois. Une liberté sans amnésie ni autodafé alla Boulez lui permit le plus aimable dialogue, apaisé, décomplexé, avec des compositeurs du passé qu'il paya en retour de sa bienveillance sous forme de transcriptions, variations et hommages. L'ensemble des enregistrements rend justice aux multiples facettes d'un grand compositeur et permet de faire déborder du cadre de l'année passée le centenaire qu'on y célébrait. On peut sans hésiter attribuer à Jean Françaix cette faculté de Haydn dont Mozart (deux compositeurs "présents" dans la troisième partie du programme) fit l'éloge : "tout faire, provoquer le rire et la profonde émotion". (Pascal Edeline)

Jean Françaix’ declared motto of always having aimed to create “musique pour faire plaisir” partially conceals the great variability and frequent inscrutability of the music created by this composer, born in Le Mans in 1912. Françaix succeeded in finding and consolidating his own style at an early stage and became known almost overnight in 1932: According to the critic Heinrich Strobel, this work communicated the impression of “fresh water gushing forth from the source with the elegant originality of all natural elements – and at the same time appears as the creation of an artist with a clarity and awareness seldom observed in our time.” He retained his mastery of composition which effervesced with ingenious ideas and musical humour and his ability to combine musical grace and irony up to an advanced age. 2012 sees the 100th birthday of Jean Françaix. In an anniversary box, WERGO has compiled selected works from original recordings (CDs and LP), showing the wide range of music by the French composer and pianist.